Katmandou

La ville de Katmandou est notre point d’ancrage. A chaque fois que nous partons visiter une région, c’est toujours depuis Katmandou. A force, on commence à la connaître!

A premier abord, cette ville peut paraître déroutante pour les européens que nous sommes: chaotique, poussiéreuse, avec ses chiens errants et ses vaches dans les rues, ses deux roues qui klaxonnent dans tous les sens, sa pollution atmosphérique et ses décharges à ciel ouvert, l’absence totale de rues piétonnes, les échoppent ouvertes sur rue qui vendent du poulet ou du poisson odorant sur des vieilles tables en bois, et ses ruelles touristiques qui vendent des vrais-faux North Face et tout un tas d’articles de randonnée et de souvenirs.

Mais, petit à petit, on s’habitue à ce tableau et on trouve l’astuce pour marcher dans ces ruelles sans se faire shooter par les scooters.

Outre le touristique quartier de Thamel, on visite plusieurs endroits, comme le temple des singes. La Stupa bouddhiste en elle-même est magnifique. Elle trône en haut d’une colline boisée. Elle est accessible par un très long escalier et offre une vue splendide sur la ville.

Mais ce qui fait son charme, c’est la colonie de singes de type macaques qui vit en liberté. Ils sont habitués aux hommes, et se baladent sans vraiment faire attention à nous. On passera un long moment à les observer.

On visite aussi le Durbar Square, vieille ville pavée avec quelques jolis temples et des milliers de pigeons (et surtout des boutiques souvenirs). Complètement par hasard, on passe devant la maison de Kumari, la déesse vivante. On apprend alors qu’il s’agit d’une petite fille de 4 ans, qui, selon les croyances, est la réincarnation de la déesse Durga. Elle habite donc ici, avec des religieux et des servants, et sa vie se résume à être recluse, rester stoïque et être vénérée par les gens. Elle est richement habillée, décorée, maquillée et ses pieds ne doivent jamais toucher par terre, considéré comme impure. Elle vit ainsi, sans aller à l’école, sans jouer, sans amis, jusqu’à ses premières règles. A ce moment-là, elle redevient “mortelle” car elle est désormais impure. Elle tombe alors dans l’oubli, et un comité de religieux réélit une nouvelle Kumari sur la base de critères physiques très précis. Il y a mieux, comme vie de petite fille! Nous ne l’apercevrons pas, et c’est mieux comme ça.

Des rencontres improbables

Un soir, un jeune népalais – devenu notre ami parce qu’on allait toujours boire le café dans son boui-boui le matin – nous propose de l’accompagner à sa “soirée quiz hebdomadaire”. On accepte avec plaisir! On se dit que c’est l’occasion de voir à quoi ressemble une soirée ici, et comment les jeunes locaux s’amusent le soir.

Et bien, on sera surpris! On arrive dans mini restau, et ses amis ne sont pas des jeunes népalais fêtards…mais des vieux européens et australiens émigrés! Hahaha trop drôle! La soirée est bon enfant, c’est un retraité anglais qui a préparé les questions cette semaine. Et je dois avouer que notre équipe sera la plus grande perdante de l’histoire de ce quiz! (Bon, avec des questions du genre “quel est le nom du pont que le prince Harry vient d’inaugurer?” ou “quel est le nom de l’écrivaine nigérienne qui a écrit… (je ne sais plus quoi)?”, on n’est pas prêt de faire des points! Yorick sauve quand même l’honneur avec quelques points sur des questions de maths 😉

Cette soirée est bonnard, et sacrément improbable!

 La vallée de Katmandou

Avant de quitter ce pays, nous décidons de passer encore une petite semaine dans la vallée de Katmandou. On fait un petit trek qui passe par des villages très typiques.

On prend donc un bus local jusqu’au petit village – presque montagneux – de Nagarkot. Ça nous coûte 75 roupies par personne pour environ 2 heures de bus (soit environ 65 centimes). Pas chers, les bus locaux! Par contre pour ce prix-là, il faut accepter de participer au record du monde du plus de gens possible au m3 dans un bus.

La particularité de ce village, c’est sa vue imprenable sur l’Himalaya, que nous ne voyons pas, même après être monté vers la tour de gourze locale. (Le ciel est chargé de particules.)

Après une nuit à Nagarkot, nous voilà partis pour un petit trek à travers des villages ruraux. Nous dormons alors dans une guest house perchée sur une colline, qui offre une vue incroyable sur toute la vallée de Katmandou. Le tenancier est si gentil, que ça rattrape l’état pitoyable de la chambre que nous louons pour la nuit, qui est d’une saleté peu commune! (Alors même que mes standards ont déjà bien diminués).

Le lendemain, nous marchons jusqu’au village de Changu. Cet endroit est d’une rare beauté! Au bout de la ruelle qui monte le long d’un chemin pavé de briques rouges, se trouve le temple hindouiste de Changu Narayan. Il est splendide! C’est l’un des plus anciens temples encore en activité du Népal! Il a été construit en l’an 325.

Le temple central est garni de sculptures sur bois avec un nombre incalculable de minutieux détails, ainsi que des sculptures en pierre représentant divers divinités. (La déesse principale vénérée dans ce temple est la déesse Vishnou.)

A midi, on mangera un plat traditionnel Newari. En effet, le Népal est constitué de plusieurs ethnies en fonction des régions. Les Newars constituent l’ethnie originaire de la vallée de Katmandou. Ils sont encore aujourd’hui très fiers de leur culture. Nous mangeons donc un “Samay baji set”. Ce plat est composé de flocons de riz séchés, de graines de soja grillées, un œuf dur au curry, des pois chiches séchés, de l’ail rôti et un curry de patates (ou de poulet pour la version non végétarienne). C’est délicieux, et très sain!

plat newari

Puis, on continue notre randonnée. On descend la colline et on traverse des villages. La période des moissons bat son plein! 2 heures plus tard, on arrive dans la ville de Bhaktapur.

Bhaktapur

Pour entrer dans la vieille ville, on doit débourser 15 dollars (!!!) Comme d’habitude, on galère à trouver un ATM qui fonctionne pour retirer du cash. On se rend ensuite dans notre hôtel, réservé la veille par Yorick. Et là, c’est le BONHEUR! un lit propre (pas besoin de sortir ni le sac de couchage ni le sac-à-viande), une douche chaude, et des WC propres qui ne sont pas des chiottes turques. Ça faisait longtemps! Un peu de luxe, parfois, ça fait du bien :-).

On passe alors trois nuits ici. On se repose et on profite de cette chambre propre (haha!) mais on visite aussi cette ville, qui, on doit le dire, est magnifique! Son Durbar square (vieille ville qui fût autrefois le quartier royal) est superbe. D’ailleurs, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. On y trouve quantité de très vieux temples en bois, des majestueuses statues de pierre, des fontaines creusées dans le sol et des grandes places pavées.

On se balade aussi dans les rues. Les bâtiments et les pavés sont tous faits avec des briques oranges. Ici, les vieillards portent un petit chapeau de coton rose, vêtement traditionnel népalais.

Niveau gastronomie, on aura le pire et le meilleur. Un soir, on est tenté par un écriteau “véritables pizzas italiennes au feu de bois”. Disons-le tout de suite, on tombe sur la plus mauvaise pizza de l’histoire des pizzas! D’ailleurs, c’est un outrage d’appeler ça une pizza: Pâte préfaite molle et sucrée (un peu comme un pancake) recouverte non pas de sauce tomate mais de ketchup (sisi!), un peu de garniture recouverte d’un fromage industriel fondu et durci, et le tout réchauffé à la poêle ou au micro onde (l’un des deux).

On sait que, d’habitude, il faut éviter la bouffe européenne si on veut bien manger. Mais parfois la répétition de dal baht, de chowmein et de mo:mo, ça peut lasser. Bref, ça nous apprendra.

Un autre jour, on se rend dans un ultra boui-boui  (je rajoute le mot “ultra”, parce que dans ce pays, presque tous les restaurants sont déjà des boui-bouis.) Nous l’avons trouvé par hasard, caché dans un vieux bâtiment dans une toute petite rue. Il n’y a que quatre tables, toutes occupées. Un couple de retraités français nous fait de la place. Ils nous disent que cet endroit fait les meilleurs “baja” de la ville, selon le lonely planet, et que ça fait des jours qu’ils le recherchent! Et bien, c’est une bonne surprise. On commande donc un baja (de toute façon, il n’y a rien d’autre), sorte de galette de pois chiche avec de l’œuf au curry. En accompagnement, un curry de patates. Et, en effet, c’est délicieux! C’est croustillant à l’extérieur et fondant à l’intérieur. Le prix est correct, 100 roupies par personne (donc moins d’un franc).

Enfin, nous allons voir le magnifique temple de Nyatapola, pagode à 5 étages qui fait 30 mètres de haut. Il date de 1700, et a été construit en l’honneur de la déesse Lakshmi. Il est perché en haut d’un long escalier de pierre. A gauche et à droite, des créatures sculptées sont les gardiens du temple: Hommes, éléphants, lions, griffons, et tout en haut les dieux tigre et lion.

A la fin de ce séjour, nous rejoignons Katmandou avec un bus local. Comme d’habitude, c’est musique népalaise kitche A FOND! On reconnait presque toutes les musiques…Cela signifie qu’il est temps pour nous de quitter ce pays…

Au revoir le Népal

15 novembre, c’est notre dernier jour au Népal. Demain, nous quittons ce pays qui nous a tant plu. Nous avons aimé sa variété incroyable de paysages extraordinaires, ses différents climats qui passent du subtropical, chaud et humide, au climat montagneux, froid et sec, son atmosphère sereine et décontractée, ses locaux sympas, la facilité des déplacements en bus et des logements, tous ces endroits où nous nous sommes sentis en sécurité, un pays très bon marché, un peu d’arnaques mais pas trop (les gens ne sont pas insistants), ses villes chaotiques mais dans un chaos organisé, sa culture ancestrale mais encore bien présente, sa spiritualité, de belles rencontres humaines et animales… On y reviendra un jour, c’est certain! (rien que pour y refaire un trek 😉 ) Mais voilà, après 50 jours ici, on se dit qu’il est temps de continuer notre voyage vers de nouveaux horizons. Demain, nous partons pour l’Inde!