Arrivée au Mexique

Le 24 janvier 2020, nous quittons l’Equateur après avoir passé une nuit dans la ville de Guayaquil. Quatre heures de vol plus tard, nous arrivons à Cancún ! Le Mexique, c’est la dernière étape de notre voyage. Nous passerons les deux premières semaines avec Pierre, puis nous resterons encore un bon mois ici pour plonger et faire du kitesurf avant notre retour en Suisse. (Ça y est, on a enfin décidé d’une date de retour ! Les billets d’avion sont achetés, ça fait bizarre…)

Tout d’abord, nous passons quelques jours reposants sur la petite île de Holbox, puis nous nous lançons dans un road trip dans la péninsule du Yucatán.

On arrive donc à Cancún, ville ultra américanisée et ultra touristique. (Evidemment, nous n’avons pas prévu de rester longtemps ici.) On arrive dans notre guest house réservée pour la nuit. Là, on sort histoire de découvrir cette fameuse cuisine mexicaine qui nous a fait tant saliver. En suivant les conseils de notre hôte, on trouve un restaurant. Le menu nous vend du rêve, avec des photos de ses plats magnifiques ! On choisit un plat au hasard.

Et là, c’est le drame. Rarement goûté à un truc aussi VILAIN! On reçoit du poulet enroulé dans une pâte insipide qui goge dans une sauce sucrée non identifiée réchauffée au micro-onde. Je ne touche pratiquement pas à mon plat (c’est pour dire !) et on finira cette magique découverte culinaire de la gastronomie mexicaine…au McDo d’à côté. La déception, mais la déception !

Et c’est parti pour la découverte du Yucatán…en voiture !

Nous prenons notre voiture de location à Cancún. On est passé par une agence française en ligne « touracancun.com » afin de réserver l’engin, car nous avions appris qu’il y a énormément d’arnaques dans les agences de location (y compris dans les grosses agences internationales de l’aéroport). On a préféré assurer nos arrières, pas envie de se faire pigeonner.

On prend alors possession de notre monstre – une mini chevrolet spark verte claire – et c’est parti pour le road trip de dix jours ! C’est la 2ème fois qu’on loue une voiture depuis le début de notre voyage, et, comme à chaque fois, on est excité comme des gamins ! Youuuuuhouuuuu un nouveau vent de liberté et d’indépendance souffle sur nous !

Conduire dans le Yucatán, il n’y a pas plus simple. Toutes les routes sont droites sur plusieurs centaines de kilomètres. Attention cependant aux terribles dos d’ânes artisanaux qu’on trouve partout lors de la traversée des villages. (Ils ne pardonnent pas ces saligauds !)

Trois heures de ligne droite plus tard, nous arrivons dans la ville coloniale de Valladolid. On prend nos quartiers dans un hôtel colonial assez fancy, la « Hacienda Sanchez ». Cette ville est un bon point de départ pour rayonner dans les alentours ces prochains jours.

Les curiosités du coin ? Ce sont les différentes cités Mayas ainsi que les fameuses cénotes !

La cité maya de Ek Balam

Départ pour la cité maya de Ek Balam. On part tôt, on arrive sur place à 8h30. On découvre alors cette superbe cité pas trop touristique. C’est assez petit, mais joli. Les ruines se trouvent au milieu d’une jungle verdoyante. On peut même grimper en haut d’un temple par un grand escalier. De là-haut, la vue sur la jungle est superbe! On voit aussi deux petits temples qui sortent de la végétation, on se croirait dans Tintin ! On apprend plein de choses. On découvre le fameux « Juego de pelota » « terrain de jeu de balle », où deux équipes devaient jeter une balle dans un anneau de pierre (sans toucher la balle ni avec les mains ni avec les pieds, trop facile!). Le grand vainqueur avait parfois l’immense honneur de se faire sacrifier pour les dieux. (On peut dire que ça donne de la motivation!)

Un peu d’histoire…

Quelques mots rapides sur les Mayas maintenant. La civilisation maya a perduré de 1000 avant J.-C. jusqu’à vers 1520 après J.-C. dans la région de l’actuel Yucatán, Guatemala, Belize, Salvador et Honduras. Cette civilisation était caractérisée par une multitude de cités indépendantes et rivales. Il y avait beaucoup de guerres entre elles. Dans chaque cité, on retrouvait une organisation hiérarchique bien précise : nobles, religieux, guerriers, artisans…Les chefs des cités se passaient le pouvoir de manière héréditaire.

Les mayas étaient très religieux et croyaient en plusieurs dieux, ce qui explique l’importance des temples dans les cités. Parmi les dieux importants, on retrouve le dieu suprême Kukulkan – le serpent à plumes -, Itzamna – dieu de la connaissance, Ix chel – déesse de la terre…

Dans les temples, on pratiquait des cérémonies, des cultes, on lisait des prophéties… Beaucoup de temples étaient orientés par rapport au ciel car les Mayas étaient très intéressés à l’astronomie et ils y trouvaient un lien avec le sacré. Le savoir maya était très développé, autant dans les domaines des sciences, de l’astronomie, de l’architecture, l’agriculture, de l’art ou dans le domaine de l’écriture avec les fameux « glyphes ».

La raison du déclin de cette civilisation reste peu connue : famine? guerres? invasions? catastrophes naturelles?…Les cités ont été progressivement abandonnées.

L’arrivée des conquistadors espagnols acheva les derniers restes de la civilisation maya. Les Espagnols avaient une supériorité technologique, des meilleures armes, et ils ont su raviver les querelles des cités mayas entre elles pour se créer des alliés. Ils ont aussi apporté avec eux de nouvelles maladies qui ont grandement affectés les indigènes.

Aujourd’hui, la culture maya est encore bien vivante et des millions de personnes parlent encore des langues mayas.

La découverte des cénotes

Au plein centre de la cille de Valladolid, nous découvrons notre première cénote ; Zaci ! On se retrouve alors dans un petit endroit plein de végétation. On descend des escaliers qui nous emmènent dans une magnifique caverne inondée, dont la moitié est à l’air libre, l’autre étant recouverte par un haut plafond rocheux. C’est magnifique!

On s’y baigne, l’eau est fraîche mais ça fait du bien. Les cénotes, ce sont des cavernes qui, avec le temps, ont été remplies avec de l’eau douce. Certaines ont le plafond qui s’est écroulé, et donc sont à l’extérieur, d’autres sont encore complètement souterraines. Il y en a des milliers au Yucatán, dont certaines qui se trouvent encore au milieu de la jungle et n’ont jamais été découvertes. Beaucoup de ces cénotes sont reliées entre elles par des rivières souterraines.

Le lendemain, on visite les cénotes de X’kéken et Samula. La première se trouve à 100% sous terre ! C’est un magnifique lac souterrain, décoré de stalactites et de racines d’arbres qui essayent de se frayer un chemin jusqu’à l’eau. Il y a des petites chauves-souris qui s’infiltrent par une mini ouverture au plafond.

A midi, on dîne dans un ultra-bouiboui qui ne sert que du « poc chuc ». C’est un plat traditionnel avec de fines tranches de porc grillées, des petits fajitas de maïs faits à la main et grillés au feu de bois, du riz, des oignons roses au vinaigre, une petite soupe de haricots rouges et de la sauce piquante aux jalapeños verts (Yorick est aux anges). On mangera pas mal de fois ce plat, car c’est un peu le plat régional que l’on trouve partout. C’est bon et pas cher, on paye 80 pesos (soit un peu plus de 3 CHF).

 

On visite ensuite la 2ème cénote, qui se trouve juste à côté. Celle-ci a une magnifique ouverture au plafond qui laisse les rayons du soleil illuminer l’eau turquoise de la caverne. Superbe!

Pendant ces dix jours, on fera un véritable marathon des cénotes (il y en a partout !). C’est agréable pour une petite baignade dans la chaleur de l’après-midi, ou pour un snorkeling un peu plus aventureux. On peut aussi y faire de la plongée (Mais ça c’est prévu pour plus tard 😉.)

Pour ces premiers jours, nous découvrons la magnifique cénote « Chihuan » – tellement étroite que l’on dirait simplement une rivière souterraine-, « Lol-ha » qui est minuscule mais très profonde, la très touristique « Gran Cenote », et notre coup de cœur absolu, la cénote « Tak Be Ha » et son ambiance absolument magique! (cf photos ci-dessous 😊 )

Toutes ces cénotes se trouvent sur des terrains privés, et il faut alors payer une entrée. Pour celles qui se trouvent dans les endroits peu touristiques, nous payons entre 2 et 3 CHF l’entrée, et on a toujours été tout seul! Ces prix ont flambé dans les alentours de la ville de Tulum, allant jusqu’à 14 CHF pour Gran Cenote (et bourré de monde en plus) voire même 20 CHF pour la célèbre Dos Ojos ! (à éviter à moins qu’on ne fasse de la plongée). Sacrée Business ! Parfois, on vous impose même un guide (à payer en supplément) voire même le port de gilets de sauvetage obligatoire. (Vous revoyez la scène de Titanic ?! C’est pareil.)

Chichen Itza – La plus importante cité maya

1er février 2020. Réveil aux aurores. On part en direction de la célébrissime cité maya Chichen Itza, classée comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde. On arrive à l’ouverture: mega parking, grosses infrastructures, ça sent le tourisme de masse tout ça. Heureusement, il n’y a pas encore trop de monde. On paye l’entrée 25 CHF par personne. On entre dans l’enceinte qui est gigantesque. On tombe directement sur la construction emblématique, « El Castillo » ! Il s’agit d’une magnifique pyramide carrée avec des escaliers sur chaque face. Certaines faces ont été rénovées. C’est magnifique, et avec la lumière du soleil levant, c’est encore plus beau!

On visite les autres ruines du site: temples, cénotes sacrée (où on noyait des gens en guise de sacrifice), des ruines du marché couvert avec ses grandes colonnes, un terrain de « jeu de balles » gigantesque…On passe quatre heures à se balader dans cette cité. Il y a des magnifiques murs décorés et gravés de symboles représentant des têtes de morts, dieux, guerriers, jaguars, aigles, serpent à plumes…

Par contre, il y a moult vendeurs de bibelots un peu partout (ça en est presque oppressant) et en début d’après-midi, ça commence vraiment à être noir de monde! ça tombe bien, c’est le moment où on part. Encore une fois, on a bien fait de se lever tôt.

Izamal – la ville jaune

Ce matin, on quitte Valladolid. Un peu plus d’une heure de route plus tard, nous arrivons à Izamal, petite ville coloniale. On prend possession de notre chambre dans le petit hôtel « Posada Ya’ax Ich » pour deux jours. Elle est toute jolie ! A midi, on dîne avec de la nourriture traditionnelle. Pierre prend un poc chuc, Yorick un plat de fajitas frites avec des frijoles (gros haricots), du lard, de la salade, des tomates, du poulet et de l’avocat. Très bon ! Moi, je tente des fajitas farcis d’œufs durs, le tout gogeant dans une sauce à la courge…Très étrange.

L’après-midi, on part se balader dans les ruelles de cette ville qui porte bien son surnom de « ville jaune » : toutes les rues, tous les murs, toutes les maisons sont jaunes. On tombe alors sur le splendide couvent, avec son parc entouré d’arches et sa cathédrale, le tout peint en jaune bien sûr ! Cet endroit est d’une rare beauté.

On se pose ensuite sur un banc de la petite place centrale. Un vendeur ambulant arrive : « Merengue, merengue, merengue, diez pesos la bolsita ! » On achète, on goûte. Trop bon ! de la meringue fourrée au blanc d’œuf sucré avec une crème de citron.

On termine cette journée en se baladant dans ces charmantes ruelles. Il y a des calèches à touristes avec des chevaux à chapeaux, puis on grimpe sur des petites ruines mayas qui surplombent la ville.

Une journée à Mérida, capitale du Yucatán

Le lendemain matin, on laisse les sacs à l’hôtel d’Izamal et on roule jusqu’à Mérida, située à environ 1h30 de route. Mérida, c’est la plus grande ville du Yucatán avec son million d’habitants. Cette ville n’est pas vraiment touristique; c’est aussi ça qu’on recherche; de la vraie culture locale, loin de la « riviera Maya » aseptisée pour touristes. Par chance, on trouve un parking proche du centre historique. La place centrale est toute jolie. Pour ça, le Mexique (et toutes les villes d’Amérique latine en général) c’est chouette ! Il y a toujours une place centrale avec des bancs, des arbres, des statues, où viennent se balader les locaux. Ici, on retrouve aussi de très beaux bâtiments coloniaux colorés.

On traverse la cathédrale, un joueur d’orgue fait résonner ses notes dans les voûtes de pierre.

On se perd ensuite dans les petites ruelles noires de monde. On profite d’une vieille balance payante trouvée par hasard dans une pharmacie pour se peser -première fois depuis plus d’un an – ouf, on est svelte malgré la bouffe locale qui n’est pas très fit! Puis, nous tombons sur un gigantesque marché couvert. Impossible de faire plus typique! Il n’y a que nous comme touristes. On entre par la partie « poissonnerie » où des gens mangent sur des petits étalages. Tout le monde nous sourit et nous dit bonjour. (On remarquera que les Mexicains sont vraiment, mais alors vraiment gentils.)

Puis, on déambule à travers les centaines de petits stands qui vendent absolument tout : épices, fruits (70 centimes le kilo de mangues, Miam !) légumes, chaussures…

On tombe alors sur des cages en grillage posées les unes sur les autres. A l’intérieur, une quantité énorme de lapins, perroquets, poules, cochons d’Inde, bébés chiens et chats, entassés les uns sur les autres. Leurs pattes abîmées passent à travers le grillage qui leur sert de sol, ils hurlent à la mort…ça me fend le cœur! Et un choc culturel de plus! Et le pire dans tout ça, c’est que les Mexicains adorent les animaux de compagnie. On voit des familles avec des enfants sourirent et s’attendrirent devant ces pauvres bêtes en train de pratiquement agoniser…Je crois que je ne m’y ferai jamais!

Juste à côté de cette ménagerie, un boui-boui vend des sandwichs à la viande. Yorick se dit que c’est le bon endroit pour manger quelque chose (normes d’hygiènes bonjour !). Bien typique, cette ville en tout cas!

Tulum et ruines mayas

Nous passons ensuite quelques jours dans la touristique ville de Tulum. Elle n’est pas très grande. L’avantage, c’est qu’on y trouve plein de petits restaurants de toutes sortes ainsi que moult boutiques de bibelots souvenirs. (Quand on en a fait une, on les a toutes faites.) Ici, les prix sont vraiment démentiels! On loge dans un joli petit appartement un peu excentré.

Un matin, nous partons tôt pour être les premiers sur le très touristique site archéologique de Tulum.  Il se trouve dans un décor magnifique! Les ruines sont sublimées par la jungle et les palmiers et sont accrochées sur des falaises juste au bord de la mer des Caraïbes.

En arrivant, on tombe sur un petit animal bien étrange, jamais vu auparavant : « mais qu’est-ce que ça peut bien être ?! »

Un coati pardi ! Quelle jolie surprise ! Il y a aussi des gros iguanes posés un peu partout. Ils profitent de ce beau soleil pour se réchauffer.

Nous avons fait le tour, et on s’en va juste avant que les cars géants de touristes n’arrivent.

Après un repas et un snorkeling à la plage d’Akumal, nous allons faire du snorkeling dans la « Casa cénote ». C’est une cénote bien spéciale, complètement à ciel ouvert, qui se trouve au milieu de la mangrove et de la végétation. On tombe d’emblée sur un coati et un raton-laveur voleur.

Une fois mis à l’eau, surprise, on voit un crocodile! (Oui oui, on peut faire du snorkeling avec des crocodiles ici… Il n’a pas l’air bien farouche en tout cas.)

Un autre jour, nous partons visiter les ruines de Coba, pour l’anniversaire de Pierre. Cette cité maya est gigantesque! Il faut bien prévoir une journée complète pour tout visiter. Elle se trouve en pleine forêt, c’est vraiment agréable de se balader entre les différents sites. On a l’impression d’être des explorateurs! Pendant la balade, on tombe sur une famille de paons et même sur des singes araignées qui jouent haut dans les arbres! (Tiens, il y a des singes au Mexique?!)

Le 9 février 2020, nous retournons à Cancun pour ramener Pierre à l’aéroport. On aura passé quatre semaines avec lui, deux aux Galapagos, deux au Mexique. C’était super chouette. On lui dit à bientôt (parce qu’on se revoit bientôt ;-)). On ramène notre petite voiture à l’agence de location.

Nous revoilà des va-nu-pieds sans moyens de transport, avec nos vieux sacs sur le dos. On quitte Cancun en sautant dans un colectivo ultra local (mais pas cheeeeer). C’est parti pour la dernière ligne droite avant la fin du voyage! Pour ces dernières semaines, nous avons envie de ralentir un peu le rythme et jouer un peu moins les touristes. C’est vrai que nous n’avions plus trop l’habitude de visiter autant de choses en si peu de temps, mais c’était chouette que l’on puisse faire tout ça avec Pierre.

Maintenant, c’est repos, et surtout…Plongée ! 😊

La plongée cénotes – On est tombé amoureux

Si nous avons choisi de venir au Mexique, c’est avant tout pour réaliser l’un des rêves de tous plongeurs: la plongée cavernes dans les fameuses cénotes. Pour ce faire, nous posons nos sacs à Playa del Carmen, lieu parfaitement centré pour faire ces plongées toutes spéciales.

Nous plongeons avec O2 Mexico, un bon centre de plongée tenu par Aude et Santiago, un couple de français bonnards. On sera juste Yorick et moi avec un instructeur, des plongées à la carte et le bonheur absolu!

Notre première plongée se fait à « Eden Garden ». On est directement scotché par la limpidité de l’eau; c’est simple, la visibilité est illimitée ! On dirait qu’il n’y a pas d’eau et que les plongeurs flottent dans les airs. On passe d’abord dans un tunnel assez sombre, puis on arrive à la sortie où d’incroyables faisceaux de lumière illuminent l’eau comme des lasers. Ça donne une ambiance absolument féerique !

En guise de 2ème plongée du jour, nous plongeons à « Tajma ha ». Le parcours ressemble un peu plus à un labyrinthe de cavernes et de grottes. Pendant la plongée, on remonte plusieurs fois en surface dans des petites « chambres » d’air, parfois on aperçoit la jungle tout autour, parfois la chambre est une grotte complètement fermée. Des petites chauves-souris virevoltent autour de nos têtes. Jamais je n’aurais imaginé un jour écrire : « aperçu chauves-souris » dans mon carnet de plongée!

Le lendemain, plongée à « Taak Belum ». L’ambiance est directement bien différente. Il fait nuit noire, les couloirs sont très étroits. On se croirait faire de la spéléo ! On zigzague entre les stalactites, stalagmites et piliers. Les formations rocheuses sont recouvertes de grosses « bulles » jaunes comme de la cire. Par terre, des stalagmites sortent de grandes dunes de dépôts. L’ambiance est dingue, on pourrait presque croire que nous sommes des astronautes en exploration sur une planète alien.

Pour plonger dans ces endroits, il faut absolument avoir une excellente gestion de sa flottabilité ; sans quoi on prend le risque de casser tout autour de nous!

Puis, nous découvrons le « Pit ». Cette cénote est bien différente ; il s’agit d’un énorme puits de 60 mètres de diamètres avec une profondeur maximale de 130 mètres. Vous imaginez un truc pareil, caché au fin fond d’un petit trou d’eau au milieu de la jungle ?! Quand on descend là-dedans, on se sent vraiment minuscule. On se sent d’autant plus petit lorsque l’on observe les autres plongeurs en surface, qui semblent voler tellement la visibilité est dingue!

Pour notre 3ème jour de plongée, nous découvrons deux ambiances diamétralement opposées : L’enfer et le paradis ! (Et je pèse mes mots.)

« Zapote » a une ambiance ultra spooky. C’est un puits étroit, profond et surtout très sombre. Le diamètre s’élargit lorsque l’on sera un peu plus en profondeur. Sur les plafonds, il y a des espèces de cloches géantes avec des formes bizarres, les « hells bells ». Un arbre mort et un nuage de souffre à 30 mètres de profondeur rajoutent une dernière touche « film d’horreur » à cette ambiance.

Puis, on enchaîne avec « Maravilla », ou les portes du paradis ! (et l’une des plus belles plongées de ma vie, rien que ça.) On parque la voiture au milieu de la jungle. Là, il y a un tout petit trou d’eau au milieu de la végétation (cf photo ci-dessus). On descend, puis on découvre un nouveau monde…

Comment imaginer une seconde que dans ce tout petit trou d’eau en surface, il y a un puits aussi immense?! Contrairement à la cénote d’avant, celle-ci est très très lumineuse. On descend à 30 mètres, où se trouve un nuage de souffre. La différence de densité avec l’eau fait que le souffre ne se mélange pas. On dirait donc un tapis de nuage ultra épais. On descend alors à l’intérieur de ce nuage blanc immaculé. Tout est flou.

Puis, on remonte et on sort du nuage. A ce moment-là, mon corps ne comprend plus rien, j’ai l’impression que mon esprit l’a quitté. Sensation d’extase totale, je me retrouve face à une vision de paradis: le soleil apparaît, un immense faisceau lumineux traverse le puits jusqu’en bas et se reflète sur le nuage blanc duquel on est en train de sortir. Ce que je vois, c’est une véritable cascade de lumière qui vient du ciel et qui fait tout scintiller.

Ajoutez à cela la sensation d’apesanteur et le fait qu’on est en train de palmer vers le haut, pour nous plonger dans une plénitude presque divine. J’ai l’impression d’être hors de mon corps, de vivre un moment irréel.

C’est ça, la magie de la plongée cénote !

Le 4ème jour, nous plongeons dans la magnifique « dream gate ». Elle ressemble à un véritable labyrinthe sous-marin. Très sombre, profondeur maximale 4 mètres, on est juste au-dessous de la surface, mais sous un plafond rocheux. (Autant dire qu’on fait des trèèèèèès longues plongées, parfois plus d’une heure!) Tout autour de nous, il y a des formations magnifiques de stalactites, colonnes, stalagmites…on passe dans des chambres un peu plus larges, c’est féerique. C’est une véritable exploration de grotte, mais avec la sensation de voler!

Après ces quelques jours de plongée, la poisse me tombe dessus: une putain d’otite ! Nonnnnnnn pas encore!!! (Mon corps doit en avoir marre que je me transforme en amphibien depuis des semaines…) ça tombe mal, on avait encore plein de plongées à faire!

Je décide donc de faire une pause dans ce marathon de la plongée. Heureusement, on est ici encore beaucoup de temps, assez pour guérir je l’espère. Je passe donc dix jours à glander et essayer de guérir dans notre studio chez le sympathique Juan. Heureusement, l’endroit est vraiment chouette, calme et confortable, avec une petite cuisine à disposition. Yorick, quant à lui, en profite pour faire un nouveau cours d’apnée sur quatre jours chez PranaMaya Freediving. (On ne peut pas le sortir de l’eau si facilement!)

Il atteint de nouveaux records personnels: 37 mètres de profondeur ainsi que 4 minutes 20 d’apnée en statique! (Je ne comprends toujours pas comment il arrive à faire des choses pareilles cet alien).

On en profite pour se balader dans le quartier touristique de Playa del Carmen. Il s’agit de quelques rues piétonnes, comme la célèbre rue n°5. L’avantage, c’est qu’il y a tout: supermarchés immenses, restaurants des quatre coins du monde, boulangerie, bars, musique live le soir, médecin, pharmacie, coiffeur, tout ce qu’il faut pour glander.

Par contre, l’endroit n’a rien de bucolique. Des centaines d’hôtels géants ont défiguré la plage sur des dizaines de kilomètres et la privatisent jusqu’au dernier centimètre. (Je n’ai pas mis un pied dans l’eau, c’est pour dire!) Tout est ultra américanisé; c’est simple, lorsque l’on s’adresse aux gens en espagnol, ils nous répondent en anglais. (C’est pas ici qu’on va beaucoup progresser…) Il y a des centaines de boutiques souvenirs qui vendent toutes la même chose, tout est ultra cher, il y a aussi des immenses centres commerciaux et même un petit village privatisé à l’intérieur de la ville qui ressemble à un quartier d’une riche banlieue américaine. (Sans doute une occasion de passer ses vacances sans dépaysement et sans être en contact avec « ces dangereux locaux ».) Bref, Playa del Carmen n’a absolument plus rien de mexicain. A éviter si vous ne venez pas ici pour les cénotes.

Holbox – Kitesurf et rencontres canines

Le temps passe, on décide de retourner une semaine sur l’île de Holbox, au nord de la péninsule. On reviendra à Playa pour plonger à la fin du séjour. D’ici là, je vais essayer de donner quelques jours de repos supplémentaires à mes pauvres oreilles infectées.

Holbox, (prononcer “Holboche”) c’est une toute petite île touristique. On y arrive après avoir pris un bus et un ferry. Comparée à Playa del Carmen, cette île est assez calme, les constructions ne sont pour l’heure pas encore trop gigantesques, il n’y a pas vraiment de route à part des pistes en sable sur lesquelles roulent des voitures de golf. Il y a vraiment une bonne vibe ici, et la plage est juste magique: sable blanc et eau turquoise sont au rendez-vous!

Il y a aussi quelque chose d’extraordinaire ici ; c’est la bioluminescence du plancton. A deux reprises, nous partons un soir sur la plage de la « punta coco ». L’avantage, c’est que la baie est calme et qu’il y a très peu de pollution lumineuse. Dans le ciel, on aperçoit des étoiles qui scintillent, mais ce qu’il y a de plus fou encore, c’est que ça scintille aussi dans l’eau!

Il suffit de remuer la surface de l’eau, et là on fabrique littéralement des étincelles bleues ! C’est juste incroyable la quantité de lumière que ça produit. On se prend pour Harry Potter, à faire de la magie ! On est émerveillé devant toute cette beauté que nous offre la nature. Les responsables de ce phénomène sont de petits organismes planctoniques qui convertissent de l’énergie chimique en lumière.

(Désolée pour la photo moisie, mais sans trépied on ne pouvait pas faire grand-chose…)

A noter que nous ne sommes pas du tout dans la bonne saison pour observer toute l’ampleur de ce phénomène. (Qu’est-ce que ça doit être alors !) Nous ne sommes également pas à la bonne saison pour l’observation des requins-baleines, qui se nourrissent justement de ce plancton. Il parait que dès le mois de mai et jusqu’au mois de septembre, il y en a tout plein dans le coin…Ce sera pour une autre fois!

Un soir, on a la chance de tomber sur…le carnaval ! Ici, on fête de la même manière que dans d’autres pays d’Amérique latine, avec de la danse et des beaux costumes à plumes et à frous-frous. On a la chance d’assister à une démonstration de danse sur la place centrale. Puis, dans les rues, plusieurs troupes accompagnées de musiciens font leur show! A voir, c’est l’événement de l’année ici! Quelle ambiance, mais quelle ambiance!

Kitesurf heroes

On se lance dans quelques jours de kitesurf. Après avoir pris un cours de dix jours en Equateur, on souhaitait reprendre ce sport ici, histoire de progresser encore. On trouve une chouette école « Kukulkite », avec de cools instructeurs. Et, il faut l’avouer, le cadre est idyllique!

Le spot de kite se trouve vers un banc de sable blanc magnifique. Il créé une sorte de lagon. Ici, la mer est calme, il n’y a pas de vagues, et on a notre fond! Tout le contraire de Santa Marianita, où nous avions débuté ce sport. Très vite, on retrouve nos réflexes. C’est tellement plus simple ici!

On progresse on progresse, Yorick devient un kitesurf hero, moi je me libère enfin de la supervision. J’ai enfin eu ce fameux « déclic » dont tout le monde me parlait. Je suis maintenant officiellement une kitesurfeuse « autonome » ! (Bon, pour les sauts de ouf faudra revenir hahah !) Ce sport est vraiment cool, dommage qu’en Suisse ce ne soit pas l’idéal pour pratiquer… C’était en tout cas une belle découverte pour nous.

Pendant cette semaine à Holbox, on prend nos petites habitudes. On va manger au « taco queto », qui sert de la délicieuse nourriture mexicaine. Les burritos sont trop bons ! (A noter qu’au Mexique, les burritos sont remplis de viande. Il n’y a quasiment pas de légumes, contrairement à nos burritos occidentalisés…J’aurais préféré un peu plus de verdure, mais bon, on s’adapte.) Il y a également pas mal d’animation le soir, que ce soit dans notre hostel ou dans les bars avec de la chouette musique live.

Refuge pour animaux

A plusieurs reprises, on finit nos journées au refuge pour animaux de Holbox. Situé en plein centre, il permet aux touristes de venir donner un coup de main entre deux bronzettes sur la plage. Nous, on décide d’aller promener des chiens!

Certains ont l’habitude, d’autres sont très peureux et ont quelques appréhensions à sortir. Avec pas mal de patience, on finit par y arriver. C’est trop chouette! (Et pis bon, ça demande pas beaucoup de temps et d’énergie d’aller promener un chien. Tant qu’à se balader sur la plage, autant en faire profiter deux toutous.)

Ce refuge accueille les chiens des rues de tout le district. Ils ont environ 40 chiens ici à Holbox. Certains sont dans des états catastrophiques: pattes amputées, arrière-train paralysé, chair du visage à vif, problèmes de peau… La plupart furent des animaux de compagnie qui ont fini par être abandonnés. On remarque cependant qu’ils guérissent et semblent retrouver le goût du jeu et des caresses.

Dans ce refuge, il y a aussi des chats, un raton-laveur aveugle et tout autre animal qui nécessite d’être soigné. Il y a deux vétérinaires qui travaillent ici, cinq employés ainsi que des bénévoles. Le refuge est financé uniquement grâce aux donations. C’est aussi très malin d’avoir placé ce refuge dans un endroit aussi touristique; les gens en vacances trouvent facilement le temps de venir faire coucou, jouer avec les animaux, aider, faire une donation voire même une adoption. (Nous leur laisserons une donation de 200 CHF, argent qui restait dans notre cagnotte). Plus d’infos ici : https://www.refugioanimalholbox.com/home-2

Ici, les animaux sont soignés, nourris, et jamais euthanasiés tant qu’ils ont des chances de survivre. Ce sont des gens passionnés qui s’en occupent, et ils vivent tous ensemble dans un grand parc. A chaque fois que nous sommes allés là-bas, il y avait toujours du monde qui s’occupait des chiens, dont beaucoup de touristes comme nous. Les animaux sont sûrement plus heureux ici que dans certains appartements chez nous…

Nous avons beaucoup aimé notre tempt passé à Holbox, petit coin où il fait bon vivre.

Retour à Playa del Carmen

Après une semaine à Holbox, nous retournons à Playa del Carmen pour terminer notre session de plongée. Mon otite n’est toujours pas au top (oui, je sais, j’aurais dû écouter la doctoresse et je n’aurais pas dû aller dans l’eau, MAIS BON.) Mais ça va un peu mieux quand même.

Dernière étape avant le retour en Suisse. On repose nos sacs à Playa, cette fois dans un super studio chez Rafael et sa femme. Nos hôtes sont d’une gentillesse incroyable! Ils nous présentent leurs oiseaux, dont deux bébés perroquets sans maman qu’ils sont en train de nourrir à la main. (Si c’est pas de l’amour, ça !) Regardez-moi ces crevettes :

Le soir, souper dans le célèbre restaurant « El Fogon ». Dans ce boui-boui toujours plein, on y mange de la nourriture traditionnelle. Les quésadillas sont immenses et délicieuses.

Je passe encore deux jours tranquilles pour faire guérir mon oreille avant de reprendre la plongée. Pendant ce temps, Yorick refait des sessions d’apnée. Moi, j’en profite pour faire le blog et de la musique. Je vis les derniers instants avec ma guitare désaccordée d’Istanbul. Une chose est sûre, elle ne va pas me manquer ! Mais je suis quand même bien contente de l’avoir eue; j’en ai passé des heures avec cette guitare! (Mon seul hobby à moi toute seule 😉 ).

Plongée Cénote – 2ème round

On retrouve notre club 02 Mexico pour quelques derniers jours de plongée. Au programme, les cénotes de Dreamgate (encore) Kukulkan, Chac Mool, Car Wash et les fameuses Angelita et Dos Ojos !

La plongée à Angelita est tout simplement irréel! Ambiance Tim Burton assurée. Il s’agit d’un puits très profond. On entame la descente, c’est assez sombre. A 30 mètres, on retrouve un nuage de souffre blanc, comme un lac. On aperçoit alors une île fantôme avec des arbres morts qui ressort de cette mer de nuages. Cette ambiance est complètement dingue!

On passe alors sous les 30 mètres, on descend dans le nuage. On ne voit plus rien, une odeur de souffre passe à travers notre détendeur. Il fait sombre. J’aperçois vaguement la lueur des lampes des autres plongeurs percer le brouillard, ça fout carrément les boules ! Puis, on remonte en traversant le nuage. On retrouve la vision, puis on se balade autour de l’île, on passe entre les branches d’arbre, on a l’impression de voler. On se croirait dans une autre dimension !

Dans la remontée, on en profite pour se faufiler dans une toute petite grotte. Là, j’entends des grondements sourds très étranges, comme s’il y avait un tremblement de terre: les murmures de Satan! Noonnnnnn! (J’apprendrai plus tard que ces bruits sont en fait le son que produisent nos bulles lorsqu’elles percutent le plafond de la grotte.) Notre guide Martin compare cette plongée avec l’ambiance qu’on retrouve dans le film « Projet Blair witch », il n’a pas tort. Dans tous les cas, on a adoré cette ambiance de fou!

Aujourd’hui, c’est le dernier jour de notre voyage. On s’offre un dernier jour de plongée avec la célébrissime cénote « Dos Ojos ». Elle fait partie d’un immense réseau de grottes immergées, toutes reliées les unes aux autres par des rivières souterraines. La longueur totale de ce réseau est de 340 km ! C’est le plus grand au monde.

On s’immerge, et directement on ne regrette pas d’être venu. C’est une véritable cathédrale sous-marine! La visibilité est spectaculaire, les grottes ont des salles immenses décorées de formations géologiques. Ici, la roche est blanche, tout est minéral. La visibilité est sans fin, on dirait qu’il n’y a pas d’eau autour de nous. Parfois, des petits rayons de lumière transpercent le plafond et viennent illuminer l’eau. Ces plongées sont encore une fois sublimes.

En tout, nous aurons fait 14 plongées cénotes (et 16 pour Yorick). Pas mis un pied dans la mer pour plonger! Haha! On est vraiment tombé amoureux de ces ambiances magiques. Le plus incroyable, c’est que chaque atmosphère est différente d’une cénote à l’autre, impossible de se lasser!

Pour notre dernière soirée, on mange au Fogon, puis on se balade sur la plage en admirant le clair de lune se refléter sur la mer des Caraïbes. La nostalgie nous envahit, c’est à peine croyable de penser que demain tout se termine.

Demain, nous quittons le Mexique, pour une étape un peu particulière : la rentrée à la maison !