Arrivée à Safranbolu

Notre bus quitte Göreme à 13h15. Nous avions réservé hier notre tiquet de bus dans l’un des nombreux bureaux de la ville.
Cinq heures plus tard, nous arrivons dans la capitale, Ankara. Ici, nous devons changer de bus. Le terminal de bus est tout juste gigantesque, on dirait un aéroport. Il y a une centaine de “gate” sur plusieurs étages, c’est impressionnant.

On mange un petit truc dans une cafétéria avant de prendre un nouveau bus. (On commence à avoir l’habitude de ces trajets, et notre niveau de patience s’est décuplé ces dernières semaines!)

Un peu après minuit, nous arrivons dans la petite ville de Safranbolu. Grâce à l’application maps.me – qui télécharge facilement les cartes des régions sur smartphone – nous trouvons rapidement notre guest house quelque part dans la ville. Ce tout petit hôtel se trouve dans une vieille maison tout en bois; on dirait un chalet! A l’intérieur, un vieil escalier de bois et de tapis mène à l’étage où se trouve notre chambre. Elle est très confortable et ne coûte que 13 CHF pour les deux.

Découverte de Safranbolu

5 heures 10 du matin, réveil EN PANIQUE! Mais que se passe-t-il?! Qui est là? Qu’est-ce que vous voulez?! On doit se réveiller?!
Ah, non. Il s’agit tout simplement du premier appel à la prière, réglé à 1’200’000 décibels en plein dans nos oreilles. Et ouais, on a littéralement le haut-parleur du minaret de la mosquée COLLÉ À LA FENÊTRE. (C’est non sans me rappeler une certaine scène du film OSS 117 – Le Caire Nid d’Espion 😉 .) Bon, ben il y a plus doux comme réveil.

Nous visitons aujourd’hui la vieille ville de Safranbolu. Elle est étalée sur deux collines. On y a voit des maisons de même style que notre hôtel, avec des poutres en bois apparentes et des volets en bois. Cette ville est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, pour son histoire et son architecture. Dans les années 1000, l’endroit a été conquis par l’Empire turc ottoman. Il est devenu un important carrefour pour le commerce caravanier entre l’Orient et l’Occident pendant de nombreux siècles. La célèbre route de la soie passait par là.

L’architecture des maisons ottomanes est restée très typique et préservée. D’ailleurs, on visitera une reconstitution de maison ottomane, mais finalement notre hôtel en est déjà un bon exemple!
Les rues pavées nous mènent dans le centre: Vieilles mosquées, caravansérail, bains thermaux très anciens…Cet endroit a un charme fou! Elle n’est pas trop touristique; les prix sont bas et personne ne parle anglais.

Ici, le commerce du safran a donné son nom à la ville. On y trouve un grand nombre de spécialités à base de cette épice si précieuse. On goûte le thé au safran, le riz au safran, des parfums au safran sont vendus dans le bazar…

On goûte également des pâtisseries turques: Les loukoums (sorte de pâtes de fruits saupoudrées de sucre en poudre ou de noix de coco) et les délicieux baklava (mini mille-feuilles aux noix et au sucre). Ça, c’est du lourd; une seule bouchée et tu sens déjà la diabète dans tes veines!

Notre pâtisserie préférée restera sans doute une sorte de nougatine à la noix; un délice!
On dîne dans un bouiboui où le kebab est assemblé à la main et sous nos yeux, (contrairement aux vieux kebab industriels auxquels on a l’habitude en Suisse) en buvant un “ayran”. Ce dernier a un fort goût fermenté; si on est malade ce soir, on saura d’où ça vient!

Le soir, on soupera avec une traditionnelle pizza turque longue d’un mètre.
Vous l’aurez compris, à par manger, on n’a pas fait grand chose aujourd’hui!

L’expérience des bains turcs en Turquie avec des Turcs qui parlent turc

Expérience culturellement authentique aujourd’hui! On teste les fameux bains turcs. En effet, à Safranbolu, il y en a de très anciens (construits dans les années 1600) très peu touristiques et local. C’est l’occasion! (Et vous verrez, cette expérience nous marquera dans tous les sens du terme.) Laissez-moi vous raconter…

Les bains turcs vus de l’extérieur

Pour commencer, les bains ont deux côtés: un pour les hommes, un pour les femmes. On se sépare donc Yorick et moi. J’arrive dans le hall principal, désert. Là, il y a plein de petites cabines en bois, et aussi pas mal de bordel (des vieux balais, une machine à laver, des tabourets en plastique…)

Une dame qui ne parle que le turc me demande ce que je veux, en m’énumérant les possibilités. Je lui dis : “Je prends le full!” Elle comprend. Elle m’emmène dans une cabine en bois. Elle me fait comprendre que je ne dois avoir que mon bas de costume de bain. Puis, elle me donne une sorte de linge de cuisine pour m’enrouler dedans.

La dame me fait signe de la suivre. Elle entre dans une pièce aux épais murs de pierre. Elle ouvre une imposante et très vieille porte en bois, puis une autre, puis une autre. J’ai l’impression de pénétrer dans un vieux château fort.
Puis, j’arrive dans la pièce principale: Toute de pierre avec un plafond en forme de dôme, un sol et des murs en marbre blanc, et des chambres tout autour, creusées dans la roche et ouvertes sur le centre par une grande arche voûtée (de style “oriental”). Ici, il fait chaud, mais il n’y a pas trop d’humidité dans l’air.

La dame m’emmène dans l’une de ces chambres, où se trouvent des bassins en marbre avec des robinets. Elle prend une sorte de tupperware et m’asperge d’eau. Ensuite, elle s’en va. Bon, je présume que ça commence comme ça. Je continue donc, assise à côté de mon bassin. Je jette un œil sur la seule autre cliente – turque – pour m’assurer de faire juste.

Le temps passe. J’imagine que l’on va venir m’appeler pour la suite. L’autre cliente se rend dans l’une des chambres à côté. Et moi j’attends, toujours toute seule à me verser des tupp’ sur la tête.

Puis, une grosse dame en maillot de bain vient me chercher. C’est mon tour!
Elle me fait signe de m’allonger sur une table en marbre. Et là, avec un gant de type “partie verte d’une éponge de cuisine” , elle commence à me ramoner le corps. Loin d’être pleine de douceur et de bienveillance, son style à elle, c’est plutôt “brut et efficace”. Je sens ma peau se décoller sous les frottements, et je vois même ma peau morte faire des petits tas. (A moins que ça ne soit les peaux mortes d’anciennes clientes? Hummmm, mieux vaut se persuader du contraire.) Bye bye mon bronzage grecque en tout cas! La big mama turque n’y va pas de main morte, et je sens mon corps à deux doigts de prendre feu! Tout y passe, même le visage. Je suis désormais un serpent après la mue, avec une nouvelle peau toute lisse (et complètement rouge).

Ça, c’était la première partie. Elle me balance ensuite un seau d’eau avant de passer à la suite. La suite? C’est le massage au savon!
Avec une espèce de tissu savonneux, elle me lave le corps comme dans une machine à laver. Par-dessus, elle me fait un massage de type “rouleau compresseur”. Elle n’oublie pas de me savonner le visage (Aï! ça pique les yeux! et…je ne peux plus respirer, c’est normal?). Puis, jeté de seaux d’eau dans la figure pour rincer tout ça. Un shampoing et un cuir chevelu décollé plus tard, big mama termine son oeuvre et s’en va.

Pour me remettre de mes émotions (et pour me détendre un peu, c’était pas ça la but d’ailleurs?) je termine cette session par quelques minutes de sauna avant de retourner à ma cabine pour me changer. En sortant, je croise deux japonaise qui vont, elles aussi, tenter l’expérience…

Bon, ben le vrai bain turc, c’est pas du tout comme le joli hammam brumeux et étoilé de Lavey! (Par contre, ça coûte moins cher: 9 CHF.)

Je retrouve Yorick en sortant. Il a vécu exactement la même expérience, avec un big daddy à la place d’une big mama. Il s’est même fait des potes turcs et afghans à grand coup de tournées de thé dans le hammam!

SOS bébé tortue

Laissez-moi vous raconter une petite histoire de tortue…
En rentrant du bain turc, nous marchons le long de la route pour retrouver notre hôtel. Tout à coup, Yorick shoot quelque chose au milieu de la route. On entend un petit bruit, puis on aperçoit une minuscule carapace qui roule. Je la ramasse, et je l’observe. Je vois qu’elle n’est pas vide. A l’intérieur, quatre petites pattes et une petite tête recroquevillées de peur.

“Ohhhhhhhh, un bébé tortue!”

Elle semble bien vivante. Je la pose sur ma main, puis, au bout d’un moment, elle prend confiance et se déploie de sa cachette. Elle est juste adorable.

Mais que faisait-elle là, au milieu d’une route, dans une ville?
On ne peut se résigner à la remettre là où on l’avait trouvée. Même si des tortues vivent à l’état sauvage en Turquie, celle-ci se ferait pour sûr écraser par une voiture. On n’ose pas non plus la relâcher dans la première zone herbeuse du coin…Mais que faire alors?

Premièrement, les amis des bêtes que nous sommes achètent une salade au marché pour essayer de la nourrir, mais elle n’a pas faim. (On a vraiment que ça à faire, oui!)
Puis, nous recherchons une solution…Il faudrait la donner à quelqu’un qui saura quoi en faire…un vétérinaire!

Et, comme par hasard, on passe directement devant un cabinet vétérinaire…(La vie est bien faite quand même!) On l’emmène alors vers le docteur, en lui expliquant la situation avec google translate. On lui remet ensuite notre petite protégée (avec sa salade). Un petit sourire en coin, le véto et ses collègues se moquent bien de nous! Mais ce dernier nous assure qu’il en prendra soin. On espère qu’il dit vrai!

On est rassuré, mais on a le cœur gros (on aurait bien voulu la mettre dans le sac! MAIS BON… 😉

Amasra

Après ces deux jours à Safranbolu, nous prenons un minibus direction: Le Nord! Nous traversons des paysages verdoyants et des forêts très denses; tout l’opposé des paysages désertiques de la Cappadoce!

En fin de matinée, nous arrivons à Amasra, petite ville portuaire au bord de la Mer Noire. Il fait gris, et des trombes d’eau commencent à tomber. Des éclairs illuminent le ciel; une vraie journée d’automne! Nous passons l’après-midi dans un café puis à l’intérieur de notre mini studio. Il est propre est calme, et placé directement au-dessus d’une rue de boutiques de souvenirs. On en profite pour regarder un film, avec un thé au miel! (ça colle avec la météo, et ça fait trop du bien!)

On passera deux jours dans cette ville. Elle est mignonne et authentique. Personne ne parle anglais, et il y a peu de touristes. On doit être les seuls non-turcs du blède!

Le soir, nous mangeons les meilleurs poissons jamais mangés: d’une fraîcheur rarissime et à la cuisson parfaite!

Le jour de mon anniversaire, on fait une balade sur la presqu’île derrière le château, qui nous offre une jolie vue sur la mer et sur la ville. Puis, on enchaîne avec une promenade dans le port où évoluent des poissonniers et des bateaux de pêche.
Vers midi, Yorick me fait la surprise d’une raclette improvisée avec les moyens du bord. (Trop bien! En plus, ça va parfaitement avec la journée d’automne!)

Dans notre studio, il nous cuit des patates avec le brûleur-camping, puis essaye de cuisiner le seul fromage trouvé au magasin: une sorte de gouda turc. On s’obstine à essayer de le faire fondre, mais sans grand succès…Au moins les patates et les cornichons sont délicieux! 😉 (Mais j’ai adoré la surprise, accompagnée d’un petit bougeoir artisanal et de bougies. Merci Yorick!)

Raclette d’anniversaire!

La ville de Bolu

En quittant Amasra, nous partons direction Istanbul. On décide de s’arrêter en chemin dans la ville de Bolu. A nouveau, nous sommes les seuls non-turcs et personne ne parle anglais!
Il y a énormément de boutiques, de restaurants et de cafés. D’ailleurs, l’une des occupations des gens ici, c’est de boire le thé en jouant à un jeu de société; le backgammon. Il y a partout des mini tables en plastique avec des tabourets, en pleine rue, et les gens se retrouvent dans ces endroits ou sur des terrasses pour passer un moment ensemble.

Nous restons deux jours à Bolu. Un soir, après avoir mangé des Gözleme, on entend de la musique au bout de la rue piétonne. On décide d’aller voir de quoi il s’agit. On arrive finalement devant une grande scène illuminée: C’est un festival folklorique! trop bien! On s’assied dans le public et on profite du spectacle. Différentes troupes de danseurs font des démonstrations de danses folkloriques avec de supers costumes, et deux vieux barbus aux étranges guitares nous jouent et chantent de la musique locale. Quelle chance on a de tomber la-dessus, c’est super sympa!

Festival folklorique

On profitera également de cette ville ultra bon marché pour s’offrir…un ciné! Pas trop le choix pour le film par contre, le seul en anglais est le nouveau Predator. Soit. Et ça vaut le coup! Le cinéma, 3D, est super propre, et ce ne sont pas des sièges de cinéma, mais de véritables canapés sur lesquels nous nous asseyons! Le prix? 2 CHF par personne! (Soit… 11 fois moins cher que chez nous…)