Arrivée à Tokyo

Nous prenons le bus de nuit qui quitte Osaka en soirée. Nous arrivons à Tokyo au petit matin. A titre de comparaison, le trajet nous coûte 14 CHF par personne (et nous aurait coûté 175 CHF en prenant le shinkansen…Par contre, avec ce dernier, on aurait mis seulement 2h30! Haha. Ma fois, il faut savoir faire des sacrifices.)

Nous arrivons donc à Tokyo sous un soleil radieux. Très vite, on se rend compte de la taille imposante de cette mégapole! Le bus nous dépose à un endroit où on voit carrément “plusieurs couches de route” qui se superposent. Ici, on compte 13’800’000 habitants, et 42’800’000 avec l’agglomération. Cette ville forme l’aire urbaine la plus peuplée du monde! Nous resterons une petite dizaine de jours dans cette grande ville, et logerons dans deux hostels différents.

Les dortoirs au Japon, c’est vraiment pas mal! (mis à part le prix: 25 CHF par personne et par nuit. Mais c’est l’un des logements les moins chers que nous pouvons trouver.) On dort dans un “box” personnel, comme si nous étions rangés dans des grosses armoires en bois. Chaque box se ferme avec un rideau et contient une lampe et des prises électriques. C’est parfait niveau intimité! De plus, tout est nickel niveau propreté. Cependant, les ronfleurs, c’est international, et on se coltinera des champions du monde dans chacun des hostels où nous logerons…

Tokyo. Cette ville est tellement gigantesque qu’elle n’a en fait pas de centre, elle en a plusieurs. Comme plusieurs petites villes collées les unes aux autres. Heureusement, le système de métro ultra développé facilite grandement les déplacements! D’ailleurs, c’est grâce à cela qu’il y a très peu de circulation sur les routes de Tokyo, chose incroyable pour une si grande ville.

Haaaa le métro, magnifique fenêtre sur la société japonaise. C’est à cet endroit que nous pouvons vraiment prendre le temps d’observer les gens. Ils ont l’air si fatigué! A l’image de cet homme en costard – ils sont tous en costard – qui dort debout, ballotté dans tous les sens. (Bon, vu l’odeur et d’autres signes bien distinctifs, il semble avoir un peu trop abusé du saké à l’afterwork). Mais il n’est pas le seul! Que ce soit le matin, l’après-midi ou le soir, il nous semble que la moitié du wagon dort!

Après s’être un peu renseigné, on apprend à quel point le travail joue un rôle central dans la vie d’un Japonais ( les “salary men” ne sont pas un mythe!) La plupart des Japonais travaille un nombre d’heures faramineux, et beaucoup d’entre eux ne prennent même pas le peu de congés payés auxquels ils ont droit. En effet, prendre un jour de congé signifie “abandonner ses collègues et son patron”. L’esprit de communauté est l’une des valeurs les plus importantes ici. On se fait critiquer si on fait moins d’heures que les autres, et on critique ceux qui font moins d’heures que nous. Il n’est pas rare de voir des employés “attendre” que leur patron ait quitté le bureau pour oser partir, quitte à faire du présentéisme s’il n’y a plus rien à faire.

Le métro nous fait découvrir une autre facette de la culture japonaise: l’ordre et le respect des règles. Et oui, quand un Japonais attend le métro, il l’attend dans une file indienne parfaitement ordonnée. (Ça, on l’avait déjà remarqué! Faire la queue est un sport national ici). Et pas besoin de préciser qu’il n’y a pas UNE personne qui entre dans le wagon avant que les autres passagers ne soient descendus. (Les gens du M2 devraient en prendre de la graine.) Dans les rames, il y a des panneaux “interdiction de parler au téléphone” et ce dernier doit être mis sous silence. Dans les stations de métro, et plus précisément dans les escalators, les gens sont parfaitement alignés d’un côté, ceci afin de laisser la place de passer aux gens pressés. (Pas bête hein?) De plus, il n’y a pas un seul déchet qui traîne (tout comme dans la ville entière), et ce malgré le plastique à usage unique qui est roi ici. A ce propos, on a vraiment vu des absurdités dans les supermarchés, preuve en images:

Donc oui, tout est mis sous plastique (et plusieurs fois) mais rien ne traîne jamais par terre. Pourtant, il est très difficile de trouver des poubelles publiques.

Dans le métro tout comme dans la rue, beaucoup de gens portent des masques. C’est n’est pas à cause de la pollution (contrairement au Népal par exemple) mais c’est par peur d’attraper ou de refiler des microbes. L’hygiène, c’est carrément une psychose ici! C’est d’ailleurs un sacrilège que de se moucher en public (ils préfèrent renifler comme un petit cochonnet; je ne sais pas si c’est mieux ^^).

Premières découvertes

Nos premiers jours à Tokyo sont froids, très froids. Il fait 5 degrés et il pleut! Il a même neigé sur le Mont Fuji! Heureusement, le soleil reviendra par la suite.

On visite plusieurs quartiers, dont la rue piétonne de Ameya Yokocho et son marché. On goûte une spécialité du coin très saine: un hot dog avec saucisse, mozzarella et patates incrustées dans la friture.On retrouve ici un bon nombre de salles d’arcades (avec grappins, jeux vidéos et casinos) et on en profite pour partir à la chasse aux zombies avec une arbalète.

On grimpe au 45ème étage de la tour du gouvernement dans le quartier de Shinjuku. Là, il y a un observatoire gratuit, avec vue panoramique sur toute la ville! D’ailleurs, on a la chance de voir le Mont Fuji depuis là!

Il n’y a pas encore trop de monde, l’atmosphère est agréable et quelqu’un joue le Clair de Lune de Debussy sur un piano. Il y a aussi une employée japonaise dont la tâche est de “surveiller” le piano quand personne ne joue (alors même qu’il y a déjà des barrières mises en place, que tout le monde est stoïque et qu’absolument personne ne semble montrer la moindre envie de vandaliser cet instrument). On l’observe un lonnnnnng moment, elle fait son travail avec rigueur en tournant autour du piano et en déplaçant, toutes les trois minutes, les barrières qui l’entourent.. La définition de brasser de l’air!

On croise ici Joël et Marie, deux potes en vacances. C’est vraiment chouette de retrouver des têtes connues! Avec eux, nous irons souper dans un magnifique restaurant traditionnel tout en bois.  Là, on y mangera un assortiment de brochettes de tempuras. Qu’est-ce que c’est bon! Jamais je n’aurais imaginé que de la friture puise être si raffinée. On découvre aussi à cette occasion le fameux sake, vin de riz local. C’est étonnement doux! (Je m’attendais à pire…je crois que j’ai été traumatisée par la goutte vietnamienne.)

Exposition TeamLab borderless

Un matin, nous nous rendons au Sud de la ville pour visiter une exposition sur les arts graphiques. Heureusement, on avait acheté nos billets en ligne il y a quelques jours! (On ne se fait plus avoir au Japon). On arrive tôt, histoire d’éviter la foule – vu la célébrité de l’endroit. On découvre alors les premières salles: la salle des lanternes, avec ses centaines de lampes qui changent de couleur lorsqu’on s’y approche. Puis, suivant des règles mathématiques très compliquées, la lumière se propage aux autres lanternes. La pièce est recouverte de miroirs; on a vraiment l’impression de flotter dans un monde imaginaire féerique!

On se rend ensuite dans la “salle crystal” où des centaines de tubes LEDs sont dispersés comme une grande forêt d’algues. La musique et les lumières changent aléatoirement ou grâce à une application sur un Ipad.

Vient ensuite la salle “nature”, où des cascades et autres éléments naturels dégringolent sur les murs et sur le sol. On monte à l’étage, en passant par des couloirs hantés par de magnifiques animaux en fleurs. Là, de grandes baleines colorées se déplacent sur les murs. Ici, on peut colorier un animal sur une feuille de papier. Notre dessin est ensuite scanné, et, comme par magie, notre animal apparaît et prend vie. Il commence à se déplacer par terre et sur les murs. Ainsi, ma grenouille et l’oiseau de Yorick deviennent réels! (Enfin, jusqu’à ce qu’ils se fassent bouffer par un animal plus gros…c’est la loi de la jungle! Par contre, ils se dupliquent s’ils arrivent à manger un animal plus petit! 😉 ) joli moyen d’expliquer la chaîne alimentaire.

On retrouve le même principe dans la salle “aquarium”. Ainsi, le tortank de Yorick et ma méduse-suisse-à moustaches prennent vie. C’est vraiment génial, on est comme des gamins! On passe ensuite par la ville interactive. Ici, on peut construire et déconstruire à volonté des réseaux routiers, ferroviaires et maritimes. Pour se faire, il suffit de déplacer des grosses maisons/gares/ponts en 3D dans une pièce. Puis, les routes, rivières, rails apparaissent et se connectent. Vient ensuite la circulation, où des petites voitures et autres moyens de transports se déplacent sur le réseau. C’est beaucoup trop drôle! La verison 2.0 du fameux “tapis avec la ville et ses routes” qu’on avait à la garderie quand on était petit. On passe plusieurs heures dans cette expo, on est vraiment émerveillé. Mais, par contre, comme partout au Japon: quel monde! Heureusement que nous sommes arrivés tôt.

Akihabara : balade dans la “electric town”

On rejoint ensuite Joël et Marie après un magnifique trajet de métro aérien au milieu de grattes-ciels futuristes. On se balade dans le quartier de Akihabara, aussi appelé ville électrique.

Ici, c’est le paradis de l’électronique et des mangas. Des hôtesses déguisées en soubrettes distribuent des flyers pour nous faire venir dans leur fameux “maids cafés”. (Un bar où, moyennant une somme d’argent, des filles déguisées en mangas viennent vous tenir compagnie en rigolant et en jouant à la “fille souriante et mignonne” ouais…c’est pas trop notre truc, on laissera ça à d’autres!) On voit aussi des rabatteurs avec de vrais hiboux sur le bras. Ils font de la pub pour leur “bar à hiboux”. C’est un concept où on peut boire un café en caressant des hiboux. Le même concept existe avec des chiens, chats, et même des hérissons! Pauvres bêtes…Là encore, on choisit de ne pas encourager ce genre d’exploitation animale – aussi atypique que peut être cette expérience.

Ahhh le Japon…que de bizarreries. En parlant d’animaux de compagnie, nous sommes choqués de voir qu’il existe ici des boutiques où des chiots et des chatons de race sont vendus. Ils sont exposés comme de la marchandise, enfermés dans des espèces d’aquarium. La solitude et le manque de place les font devenir fous: on le voit en observant leur va-et-vient maladif.

On a vraiment l’impression que les animaux sont considérés comme des objets de mode, parce qu’ils sont “kawaii” (mignons) et surtout très chers. Certains sont habillés, et baladés dans des poussettes.

Retrouvailles

Le 14 avril, on retrouve Elsa, mon binôme musical! On rencontre aussi Camille, sa pote de voyage. On passera quelques jours ensemble à explorer Tokyo. Qu’est-ce que c’est chouette de la revoir! (On s’improvisera d’ailleurs une petite répète VIRIL dans un parc 😉 ) Ahhh la musique avec elle, ça me manque terriblement.

On se rend dans le quartier de Shibuya, dont le célèbre croisement est l’un des plus représentatifs de l’urbanisation et de la croissance sans fin de l’humanité ! Haha (bon, c’est plus impressionnant dans les reportages.) Là, il y a la statue d’Hachiko, célèbre chien venu chercher son défunt maître pendant 10 ans après sa mort! (Si c’est pas de la fidélité ça!)

Avec Elsa et Camille, on se fera quelques cools restaurants. Un soir, nous soupons au “lockup”, restaurant sur le thème de la prison. Ici, on mange des plats étranges et on boit des cocktails dans des éprouvettes, le tout dans une cellule. De temps en temps, une sirène retentit et des prisonniers et autres monstres évadés de prison viennent nous faire peur! Haha! Ils sont fous ces Japonais.

Ce restau se trouve dans le quartier de Shinjuku. Quelle folie, cet endroit! La nuit tombée, ça grouille de monde. C’est là qu’il y a tous les bars. Les enseignes lumineuses géantes jaillissent de partout, les grattes ciels et autres buildings illuminent la nuit. Il y a de la musique partout; c’est la Tokyo de notre imaginaire.


Un autre soir, nous retournons manger un “Shabu Shabu”, sorte de fondue chinoise japonaise. Le concept est simple: on peut manger et boire à volonté pendant 90 minutes (pas très sain tout ça). On ne perd pas de temps, et on s’engouffre viande, bières et saké un peu trop vite d’ailleurs. Qu’est-ce qu’on rigole! On se boit ensuite un verre en haut du peak bar – un peu trop chic pour notre habillement et notre niveau de pompettitude – mais la vue sur le skyline de Tokyo toute illuminée est magique!

Course d’école au Mont Fuji

Un jour, on se fait une petite course d’école: une journée de visite au Mont Fuji! On s’y rend en train depuis Tokyo. Après environ 2 heures de trajet, on finit par apercevoir le symbole du Japon depuis la fenêtre de notre wagon! Et bien, on ne s’attendait pas à ça…le Mont Fuji est vraiment monstrueux. Avec sa pointe recouverte de neige, sa forme de volcan parfait et le soleil qui l’illumine, cette montagne nous charme à peine arrivés! Nous tous, nous nous l’imaginions plus petit. Et pourtant, il mesure 3776 mètres d’altitude et son cratère a un diamètre de 600 mètres.

On trouve un joli coin dans un parc, et on se fait un petit pique-nique et une partie de Chibres! (On doit être les premiers à avoir joué aux Chibres au pied du Mont Fuji d’ailleurs.) Il n’y a pas beaucoup de monde, le soleil brille, on passe un super moment!

Puis, on prend un petit train pour aller voir la vue depuis la célèbre pagode rouge. (Là par contre, on n’est pas tout seul! Haha). La vue en vaut la peine, surtout qu’il y a encore tout plein de sakuras en fleurs. On passe une merveilleuse journée!

Le 17 avril, on dit au revoir à nos amis. Mon binôme va me manquer… Il est maintenant temps pour nous de quitter Tokyo pour d’autres aventures nippones!