Arrivée en Inde

Pour nous rendre en Inde, vous avons choisi la voie des aires, alors qu’ initialement nous voulions passer par la frontière terrestre (pour une question d’écologie principalement). Mais qui dit frontière terrestre, dit visa beaucoup, beaucoup plus compliqué. En effet, pour l’obtenir, il faut se rendre à l’ambassade de Katmandou à trois reprises, et les jours sont imposés et éparpillés sur une semaine. De plus, il paraît que le trajet en bus est souvent assez… difficile. (On en a pas entendu du bien!) Bref. Nous avons donc fait le e-visa en ligne, suffisant si on passe la frontière dans un aéroport. On le reçoit en format informatique sous 48 heures. Il coûte 80$ par personne et dure 2 mois.

Nous arrivons donc à New Delhi, avec un vol qui a eu 6 heures de retard.

New Delhi

Notre première impression sur ce nouveau pays se fait à New Delhi, capitale de l’Inde, 18 millions d’habitants.

On prend un taxi jusqu’à notre backpacker. Il se trouve dans le quartier “routard” de New Delhi, dans une petite ruelle presque invisible, cachée derrière un vendeur de samosa. Cette dernière est sombre et très, très sale. (Le niveau de glauquitude atteint un record comparé à tout ce qu’on a déjà vu auparavant!)

Heureusement, une fois que l’on entre à l’intérieur de l’hostel, le contraste est flagrant: c’est calme, propre et moderne.

Le type de l’accueil nous dit directement qu’il faut se méfier de tout le monde ici, et que dans la rue, tous vont essayer de nous arnaquer par tous les moyens. Et bien, ça annonce tout de suite la couleur! (Le comble, c’est que ce type essaye déjà de nous vendre des tours organisés, et semble être un sacré margoulin lui-aussi. Mais ok, on va suivre son conseil et se méfier de TOUT LE MONDE.)

On va alors se balader un peu dans la rue pour essayer de trouver un petit restau. Ce n’est pas chose facile. Il y a bien quelques stands itinérants qui vendent de la bouffe de rue, mais on décide de se méfier un peu. (Jusque-là, en bientôt 4 mois de voyage, nous n’avons encore jamais été malades à cause de la nourriture, alors que nous avons absolument tout testé culinairement parlant!) Mais là, nous sommes en Inde, et le manque d’hygiène est clairement au-dessus de tout.
On trouve finalement un micro bouiboui et on y mange un chowmein (nouilles sautées). Elles sont bonnes et ne coûtent que… 25 roupies indiennes! (soit 35 centimes. Ça va, on va s’en sortir!)

Première impression de cet endroit? C’est bruyant, très bruyant! Un concert permanent de klaxons! Les rues sont également couvertes de déchets, et c’est rempli de monde. Ça ressemble un peu à Katmandou, mais en puissance dix.

Le fort rouge

Le lendemain, après avoir marchandé le prix, on prend un rickshaw (tuk-tuk) pour nous rendre vers le célèbre fort rouge. Il y a beaucoup, beaucoup de touristes, majoritairement indiens. Très vite, on s’aperçoit que l’on se fait constamment dévisager de la tête aux pieds. Les gens nous regardent comme si on était des aliens. (“Quoi, j’ai du persil entre les dents ou quoi?”) Puis, une dame vient vers nous pour nous demander de faire…une selfie avec elle! (??!) Vient ensuite un jeune homme, puis un autre, puis un autre. Alors là, on ne comprend VRAIMENT pas. C’est pas comme si on était des stars (VIRIL n’a pas encore réussi à franchir la frontière 😉  ), et c’est pas comme si on était habillé de manière très… glamour, avec nos vieux habits de voyage toujours les mêmes, notre petit sac crado et notre belle casquette).

Bref, on accepte avec plaisir, parce que ça nous fait marrer, au début…mais on doit avouer qu’au bout de la 10ème demande, ça devient moins marrant! C’est très étrange, cette vision que certains indiens ont des occidentaux. Il suffit d’avoir la peau blanche pour attirer la curiosité. On comprendra plus tard que les “blancs” représentent pour eux l’exotisme et la richesse, et comme la plupart n’aura jamais les moyens de voyager en occident, et bien ils sont fascinés lorsqu’ils voient des occidentaux chez eux. D’ailleurs, ce qui est encore plus bizarre, c’est que sur les photos, ils nous demandent souvent de mettre un bras sur leur épaule, comme si on était “ami de longue date”… (on doit certainement être les nouveaux meilleurs amis de tout le monde sur les réseaux sociaux indiens!) déroutant, vraiment.

Revenons à notre fort rouge. Il est énorme! Le mur d’enceintes mesure 2,5 km de long. Il a été construit par l’empereur moghol Shâh Jahân entre 1636 et 1648. L’empire moghol est celui qui marque l’âge d’or de l’islam en Inde, et celui qui y amène la culture persane. On trouve dans ce fort palais impériaux, harem, mosquée, bâtiments en marbre et grands jardins.

Effervescence dans les rues de New Delhi

Après le fort, on part se “balader” dans le Chandni Chowk bazar. “Balader” est mis entre guillemets, parce que ça n’a rien de reposant. C’est en effet là que l’on comprend vraiment quand les gens décrivent l’Inde comme “effervescente”. Tous nos sens sont en éveil! Premièrement, il y a des gens PARTOUT. Une foule constante qui marche dans tous les sens, composée de vendeurs, de touristes indiens, de conducteurs de rickshaw, de motos, de vélos, de charrettes tirées par des zébus, de chevaux, de SDF couchés par terre ou se traînant par terre, de chiens et de vaches. Ici, les gens te frôlent et te poussent, le contact physique étant la norme. Le bruit est assourdissant, ça klaxonne de partout, sans compter le bruit des sirènes et les cris des vendeurs. Autre élément que le bruit: les odeurs! Elles sont fortes et omniprésentes. Au fur et à mesure que l’on avance dans la rue, on sent un mélange d’odeurs d’épices, de fleurs, d’égouts, de pisse, d’excréments, de beuze, de nourriture qui frit, de parfums, de lessive, de gaz d’échappement…autant dire que c’est un challenge pour le cerveau!

Dans les rues, il y a des shops et des stands à même le sol qui vendent vêtements, accessoires divers, tissus colorés pour la confection de saris scintillants, épices, fruits et légumes, guirlandes de fleurs, savons, peluches, bijoux, beignets fris, confiseries (on goûte d’ailleurs un excellent baklava local).

On voit des coiffeurs à même la rue, des chiens sur les toits des voitures, et des zébus aux cornes colorées au milieu de la route ou ruclonnant dans les décharges à ciel ouvert.

La rue, elle, est crade. C’est même l’endroit le plus sale que nous ayons vu jusqu’à maintenant! Des déchets partout, des gouilles de liquide non identifié qui suinte, des restes de bouffe, des excréments…on fait attention où on met les pieds (chaussures fermées vivement conseillées!)

Alala, on est à la fois étourdi et émerveillé par tout ce que l’on voit et ressent. Ça, c’est du dépaysement! On part du principe que c’est une question d’habitude! 😉 Après une pause détente dans la cour d’une mosquée où on profite du calme qu’elle offre, on brave la foule pour rentrer à pied à notre backpacker. On est raide! Une journée comme celle-là est aussi fatigante qu’une journée de trek, pour le corps et l’esprit!