Direction le Rajasthan, en bus de nuit!

Nous allons passer un mois en Inde. Mais l’Inde, c’est grand, très grand! On a dû faire des choix concernant les régions à visiter, parce qu’on ne peut pas tout faire, et on ne souhaite pas non plus passer notre temps dans les transports. Nous avons donc décidé de restreindre notre découverte de ce pays à la région du Rajasthan, état qui se situe au Nord-Ouest de l’Inde et qui fait frontière avec le Pakistan.

Nous quittons donc Delhi (avec bonheur) direction: Pushkar!

22h30, gare routière de New Delhi, nous découvrons notre…bus de nuit! (Nous avions à la base réservé deux lits dans un train, mais nous avons appris un jour avant que ce-dernier était annulé). Nous avons donc réservé une couchette dans un bus, via le site internet redbus. On s’attendait au pire, mais finalement on est surpris en bien. On grimpe dans notre compartiment, qui est une sorte de lit à étage. C’est propre, et on peut fermer une porte en plexi ainsi que des rideaux pour un peu plus de tranquillité.

Le bus part, ça tangue un peu et il y a parfois des odeurs étranges, mais dans l’ensemble le trajet est confortable et on arrive même à dormir! On arrive à Pushkar à 7 heures le lendemain.

Pushkar et la foire aux chameaux

Pushkar est une petite ville, beaucoup plus charmante et propre que New Delhi (d’ailleurs, c’est incomparable.) Nous arrivons en plein pendant la “camel fair”, traditionnelle foire du chameau qui se tient ici chaque année. (En fait, c’est plutôt la foire du dromadaire, mais on ne fait pas la différence en anglais.) Les chameliers se regroupent avec leurs centaines de bêtes pour y faire du commerce. A cette occasion, la ville organise une grande fête foraine, des spectacles, des concours et des activités. Les marchands ambulants et autres vendeurs mettent en place des stands dans la rue. De plus, c’est aussi une fête religieuse hindoue, et des dizaines de milliers de pèlerins viennent à Pushkar pour se baigner dans son lac sacré. On arrive donc au bon moment, il y aura de l’ambiance!

On pose alors nos affaires au “diamond hotel”, propre et assez confortable, (et il y a un gentil labrador) avant de filer à la grande place de la foire pour voir ce qu’il s’y passe.

Celle-ci se trouve dans une sorte de désert. Et là, on arrive dans un autre monde: des dromadaires décorés qui tirent des charrettes, des stands d’accessoires pour dromadaires, des vendeurs ambulants qui tirent des chariots avec, dessus, un feu qui grille des cacahuètes, des magnifiques chevaux noirs et blancs avec des oreilles tordues (je me demande ce qu’est cette race, mais une chose est sure, elle doit être très, très chère!), des centaines de mètres de tentes qui se suivent, on se croirait dans Prince of Persia.

On marche jusqu’en haut d’une colline, où les chameliers attendent avec leurs troupeaux. Il n’en reste plus que quelques dizaines, les centaines d’autres sont déjà repartis dans le désert.

On croise aussi des artistes ambulants: petite fille équilibriste, joueur de flûte avec le nez… Et puis, on tombe sur…un concours de moustaches! Il y a une énorme foule pour l’événement, des touristes indiens principalement, mais aussi des occidentaux et des japonais – dont le matériel photographique est tellement disproportionné que ça en devient ridicule (ils ont même des gilets “canon”.) Les participants au concours sont incroyables, certains ont des moustaches qui touchent par terre! L’ambiance est très comique en tout cas.

On tombe aussi sur des “amuseurs de foire” avec de pauvres animaux exploités: singes déguisés en humain, cochon d’Inde sur lesquels il faut faire des paris…On n’a vraiment pas tous le même respect envers nos amis les bêtes…

En tout cas, au milieu de toute cette cohue, on s’émerveille à chaque seconde, et on comprend alors l’expression “incredible India”.

Un soir, on retourne sur la place de la fête de nuit. On y voit alors une énorme mongolfière qui se gonfle au milieu des chameaux et des chevaux à touristes. On croûle à nouveau sous les demandes de selfies, même les flics s’y mettent!

Ce soir-là, on assiste au “cultural show”, spectacle de danses et chants traditionnels. Il y a énormément de monde, assis par terre à regarder le spectacle. l’ambiance est bon enfant.

Les gaths du lac sacré

A plusieurs reprises, nous allons voir ce qu’il se passe au bord du lac sacré, sur les gaths. Pour l’occasion, les femmes ont revêti leur sari le plus coloré, et les hommes leur plus beau turban. C’est un vrai festival de couleurs! Ils se baignent alors dans le lac en guise de purification. Le dernier jour du festival, c’est là qu’il y a le plus de personnes. Il y a même des dizaines de milliers de personnes! Les rues deviennent impraticables, cette foule est vraiment oppressante. D’ailleurs, Yorick se fait pickpocketter son porte-monnaie. (Heureusement, on y met uniquement le cash pour la journée, et c’est toujours un petit montant. On perd moins de 15 CHF. La grosse réserve de cash ainsi que les cartes bancaires et passeport, on les garde sur nous dans une pochette “secrète” sous les habits). Mais c’est quand même chiant.

Kikou la tourista

Ce qui devait arriver arriva, et l’Inde est le premier pays où l’on choppe…la tourista! Malgré toutes nos précautions, nous attrapons une mauvaise bactérie, et on passera deux journées cloués dans notre chambre! (Au moins on a le temps de regarder tous les Harry Potter 😉 ). La nuit a aussi été rude, difficile de dormir quand on est scotché aux toilettes, et c’est sans parler des cris, des aboiements, de la musique et des bouêlées dans les hauts-parleurs dans les rues pendant TOUTE la nuit. Heureusement, on se remet vite de cette maladie.

Jodhpur la bleue

Après cinq jours à Pushkar, nous reprenons un bus et nous nous enfonçons un peu plus dans le coeur du Rajasthan. On arrive alors à Jodhpur, la ville bleue. On trouve un guest house au pied du fort, sur une colline. La vue sur toute la ville est splendide! On paie 400 roupies pour une chambre privée avec salle de bain privée (soit 5 CHF).

Cette ville est surnommée “ville bleue”, car beaucoup de ses bâtiments sont peints en bleu! Pourquoi? C’est tout d’abord une question pratique, car cette peinture a pour effet de protéger les maisons de la chaleur et des insectes. La deuxième raison est plus religieuse. Les premiers à avoir peint leur maison en bleu étaient les Brahmanes, religieux faisant partie de la caste indienne considérée comme la plus pure. Le bleu était vu comme une couleur sacrée, couleur du dieu Shiva. Enfin, il y avait dans la région de grandes plantations d’indigo, la plante qui donne les pigments bleus.

On passera un bon moment à déambuler dans les ruelles. C’est très charmant.

Le majestueux fort de Mehrangarh

Nous visitons également le fameux fort qui surplombe toute la ville. C’est juste une splendeur, de l’extérieur comme de l’intérieur! Il a été construit dans les années 1460. C’était la demeure des Maharajas, les rois indiens. Grâce à l’audio guide (on fait vraiment les touristes pures), on apprend plein de choses intéressantes. La société au Moyen Age était organisée un peu comme en Occident. Le Maharaja avait tous les pouvoirs, et son empire était divisé en “seigneuries”. On apprend plusieurs anecdotes. Par exemple, après la mort du Maharaja, on brûlait son corps sur le bûcher. Toutes ses épouses devaient alors rejoindre son corps et brûler avec lui, en signe de sacrifice. De temps à autre, encore aujourd’hui, on retrouve des témoignages de cette horrible tradition, encore pratiquée dans certains endroits de l’Inde (très rarement, mais c’est arrivé…)

A l’intérieur, on visite palaces, pièces richement décorées, cours intérieurs…Les détails sont minutieux, faits de gravures, de sculptures, de peintures, de dorures… La partie “musée” est très intéressante. On y trouve l’armement, les peintures, les trésors, le mobiliers et beaucoup d’objets précieux super bien conservés.

l’extérieur nous offre des vues splendides sur la ville. On dirait une marée bleue, c’est époustouflant! On passera un certain temps à observer des mignons écureuils dans les jardins.

On a tout simplement adoré cet endroit!