4 jours merveilleux dans le Sud Lipez et le Salar d’Uyuni – Bolivie

6 décembre 2019.  Après une nuit en bus, nous arrivons dans la petite ville touristique de San Pedro de Atacama, au Chili. Elle se situe dans une oasis, qui se trouve au plein milieu du désert le plus sec du monde: le désert d’Atacama! Nous allons passer une dizaine de jours ici; mais d’abord, nous allons faire une boucle…en Bolivie!

En effet, visiter le célèbre Salar d’Uyuni a toujours été un rêve pour moi. Cependant, les problèmes politiques actuels en Bolivie nous avaient finalement fait changer de plans. On s’était donc rendu au Chili à la place. J’étais un peu déçue de ne pas pouvoir aller voir ce fameux désert de sel, jusqu’à ce que l’on apprenne que l’excursion était faisable depuis le Chili, au départ de San Pedro de Atacama. Trop chouette!

On réserve donc une excursion last minute avec l’agence “Estrella del Sur”. Nous partons demain!

La région du Sud Lipez

Lever aux aurores, on a de la route à faire aujourd’hui. Un minibus vient nous chercher. On grimpe alors en haut d’un plateau d’altitude désertique entouré de volcans. C’est ici que se trouve la frontière avec la Bolivie. Passer la douane dans ce sens, ça ne rigole pas. On s’arrête d’abord dans un hangar perdu au milieu de nulle part.

On repart avec le véhicule, puis on passe une deuxième douane, puis une troisième, avec à chaque fois de la paperasse à remplir. Il y a pas mal d’autres minibus remplis de touristes. C’est vrai que cette excursion, c’est l’incontournable de Bolivie! (Et on comprendra très vite pourquoi.) Cependant, nous sommes maintenant en basse saison touristique, donc il parait qu’il n’y a pas trop de monde comparé à la normale…) On réalisera très vite que c’est un grand désert; il y a assez de place pour ne pas se marcher dessus!

Nous voilà en Bolivie! Là, on embarque dans notre 4×4 six places, avec notre guide/chauffeur: René! (Il nous dit que ce prénom est typique bolivien.) On rencontre les autres touristes qui partageront notre voiture: Isabelle et Patrick, un sympathique couple français de médecins retraités, et un couple de brésiliens: Diogo, pilote d’hélicoptère, et Ana, médecin aussi. (Et bien, si on doit faire un infarctus, c’est maintenant ou jamais!)

Et c’est parti pour quatre jours dans le désert! Nous serons tout le temps en altitude, passant parfois proche de la barre des 5’000 mètres. Le terrain est très accidenté, c’est une véritable piste; on comprend alors la nécessité d’un gros 4×4. On commence la visite par le Sud Lipez, région à la fois volcanique et désertique.

Le premier jour, on s’arrête pour observer divers lagunes (donc des lacs d’altitude à forte salinité) et on se baigne dans des sources thermales. On se rend ensuite dans un endroit à forte activité volcanique. Il y a des minis geysers, des fumerolles et des “soupes de sorcière” bouillonnantes. C’est très impressionnant, et les couleurs du sol sont superbes.

Puis, on se dirige vers la laguna colorada. Et là, c’est le choc! Cet endroit est d’une beauté sans pareille. La lagune est immense, et surtout, elle est multicolore! L’eau est rouge, jaune, orange, blanche, bleue, verte, rose… Comme si toutes ces couleurs ne suffisaient pas, le lac est couvert de flamands roses! Sur la rive, il y a des mousses vertes claires où broutent des vigognes et des lamas, et tout autour le sol est noir, recouvert de pierres volcaniques. Ajoutez à cela le soleil qui brille, le bleu du ciel et le brun des volcans pour en faire un tableau sensationnel.

On est époustouflé par tant de beauté!

Le deuxième jour, on visite quelques étendues désertiques avec des formations de lave qui se déclinent en toutes sortes de formes fantaisistes. (Vous le voyez, vous, le bébé dragon couché?) On fait travailler l’imagination!

On fait un peu de grimpe en haut de ces rochers pour obtenir une belle vue sur une étendue désertique recouverte de petits buissons vivaces. On trouve aussi une oasis, au milieu de toute cette aridité. Alors, on voit revenir la vie: canards, poules d’eau, lamas, vizcachas…

En fin de journée, on fait une pause dans un village du désert. On dirait qu’on est dans un vieux western! Ici, il y a une gare et des restes de train datant des années 1900. A cette époque, les locomotives à moteur tiraient des wagons remplis de minerais. (Le sol bolivien en est très riche. Aujourd’hui, il est principalement exploité pour son lithium.)

L’atmosphère qui règne ici est très particulière. Il y a une seule grande allée hyper large, un sol en sable, un soleil rasant, des rafales de vent et de poussières… On profite de ce cadre presque irréel en buvant une bière artisanale au quinoa sur la terrasse d’un bouiboui (franchement pas mauvais). Puis on reprend la route pour passer la nuit dans…un hôtel de sel! Tout l’intérieur est fait en sel: le sol, le lit, le mobilier, les murs…C’est vraiment original.

Le Salar d’Uyuni

3ème jour, le jour de la visite du fameux Salar d’Uyuni!

Lever à 4h00. On part dans la nuit, et très vite l’horizon devient hyper plat. Tout est encore très sombre, mais on aperçoit petit à petit qu’on s’enfonce dans le Salar. Puis, les premières lueurs du jour apparaissent. La clarté du Salar blanc apparaît. Notre chauffeur s’arrête alors au beau milieu de nulle part. On sort, emmitouflé dans nos habits chauds. On se retrouve, tout perdu, tout petit, seul au monde, sur ce désert de sel. On attend alors le clou du spectacle: le lever du soleil!

Les nuages rougissent, et les premiers rayons de lumière atteignent notre regard. L’étendue blanche tout autour de nous s’illumine, le relief du sol craquelé apparaît. On ressent une sensation incroyable, on est en train de vivre un moment vraiment magique! On se croirait dans un autre monde.

Le Salar d’Uyuni est en fait un assèchement de lacs préhistoriques. Il a une surface de 10’580 km2. Il mesure environ 150 km sur 100 km. L’épaisseur de la croûte de sel varie de 2 à 120 mètres de profondeur, et on estime la quantité de sel qu’il contient à plusieurs milliards de tonnes!

C’est ici aussi que se trouve la moitié des réserves de lithium de la planète (cette substance que l’on utilise pour fabriquer les batteries électriques).

Voilà pour les quelques chiffres! impressionnant non?

Puis, on découvre avec émerveillement “l’île aux cactus”. Et oui, il y a quelques îles (anciens restes de roche volcanique) au milieu de cette mer de sel. Cette île a été entièrement colonisée par des cactus géants; certains sont millénaires et mesurent plusieurs mètres de haut. Ce paysage est vraiment très spécial, unique au monde. On a des étoiles plein les yeux; je dépasse mon quota de photos à la minute…

Puis, on se balade à pied sur cette immensité immaculée. On se sent si petit! A certains endroits, l’horizon est si plat que ça en est déconcertant. Là, on fait quelques photos “perspectives” – c’est la grande mode, absolument tous les touristes le font – mais c’est vrai que c’est assez marrant.

Ici, ça chauffe d’en haut et d’en bas; c’est lunettes à soleil obligatoires, le rayonnement est d’une violence! La température est assez chaude la journée et très froide la nuit. On se trouve à 3’600 mètres d’altitude quand même.

On observe aussi, au loin, un étrange phénomène: les mirages. On jurerait qu’il y a un lac à l’horizon, mais plus on s’approche avec la voiture, et plus on se rend compte que tout n’était qu’illusion. Le lac disparaît. C’est fou!

 

On termine la journée avec la visite d’un cimetière de trains. A cet endroit, de vieilles locomotives à charbon reposent dans une espèce de grande décharge.

Le dernier jour du tour sera un jour “route”, où on fonce dans la désert pour rentrer à San Pedro de Atacama. Ces quatre jours de tour organisé ont été fantastiques. Oui, c’est touristique, mais la masse se dilue dans toute cette immensité. Ces endroits sont vraiment spéciaux, uniques, magiques. Pour les détails pratiques, nous avons été très contents du service de l’agence Estrella del Sur, et nous avons payé environ 32 CHF par jour et par personne tout compris.

La Vallée de la Luna

De retour à San Pedro de Atacama au Chili, on passe une petite semaine dans un hostel avec une super vibe, le “Rural hostal”. C’est super joli, avec des fresques sur les murs, des hamacs, des cactus, des mosaïques… Là, on fera des chouettes rencontres sur la terrasse. Les hostels, c’est vraiment chouette pour ça!

Même si on passe pas mal de temps à glander, bloguer, lire, jouer de la guitare, on en profite quand même pour faire quelques visites de ce fameux désert d’Atacama. On commence par s’improviser une journée dans la vallée de la Luna. C’est un endroit désertique avec de très jolies formations rocheuses, situé à 16 km de San Pedro… Pour ce faire, on décide de louer…des vélos! La route n’est pas goudronnée, c’est rocailleux et sableux. Le soleil tappe, il fait sec.

On finit par arriver à la fameuse vallée. Rien, absolument rien ne pousse ici. Pas même un vieux buisson ou un pauvre cactus. On s’arrête au premier viewpoint, qui nous donne une vue grandiose! Là, on se croirait carrément sur la planète Mars. Quel endroit extraordinaire!

On continue notre chemin, il fait chaud, très chaud. On porte du long – histoire de se protéger du soleil un maximum – mais on est en nage. Notre bouteille d’eau s’amenuise, c’est rude. Quelle idée aussi de faire du vélo dans l’endroit le plus sec du monde! On s’arrête aux différentes “curiosités”, puis on rentre à San Pedro en fin de journée. C’était vraiment chouette de faire du vélo dans un tel décor!

Les geysers de Tatio et les lagunas Baltinacha

On fait également deux tours organisés “à la journée”. Pour la première journée, on visite les geysers de Tatio. Il s’agit d’un endroit avec une forte activité volcanique, dont des minis geysers et des fumerolles. On visitera ensuite un joli canyon où coule une rivière et poussent des cactus géants. Jolie journée tout de même, mais pas la meilleure excursion, on a vu mieux… 😉

La deuxième journée, on la passe à la visite des lagunas “Baltinacha”. On s’en va en minibus pour un peu plus d’une heure de trajet. Le guide, un vénézuélien polyglotte, est super sympa. On arrive alors dans un Salar. La-dessous, et bien il y a des sources souterraines. A certains endroits, les sources remontent à la surface et forment des micros lacs, les fameuses “lagunas”. La première de ces lagunes a une couleur verte émeraude magnifique. Tout autour, il y a le blanc du sel cristallisé qui scintille au soleil. C’est d’une beauté! Puis, on se baigne. Et c’est là que la magie opère.

A peine entré dans l’eau, la sensation est dingue! On flotte comme un bateau! Quand on s’assied, on est comme dans un fauteuil. Si on se met sur le ventre, on n’a pas besoin de bouger ni les bras ni les jambes pour flotter. On peut même les sortir de l’eau, ça tient tout seul! Et pour cause, il y a 400 grammes de sel par litre d’eau dans ces lagunas. C’est encore plus salé que la mer morte! Ceci explique cela. On rigole bien, c’est vraiment fun cette expérience. Par contre, on ne fait pas long, au risque de se transformer en salami séché. Un milieu si salé, c’est terrible pour le corps. Très vite, toutes les muqueuses commencent à brûler. De plus, si on a le malheur d’avoir un peu d’eau dans la bouche, je vous explique pas le goût! hahah! une horreur. Une fois sorti de l’eau et les dernières gouttes évaporées, on se retrouve complètement blanc! On a le corps recouvert de sel. C’est vraiment dingue!

On marche ensuite le long d’un petit chemin, où on observe d’autres lagunas. Elles ont toutes une couleur différente, allant du bleu ciel au bleu turquoise au pratiquement blanc. C’est de toute beauté, ces couleurs. On se rebaigne dans la dernière lagune, tout aussi magnifique. On a adoré cette expérience!

On terminera la journée avec un apéro au pisco sour (Mmmm trop bon). Puis, on va observer le coucher de soleil sur la vallée de la mort et sur le Licancabur, le volcan qui semble veiller sur San Pedro. Très chouette tour!

Observation des étoiles

Le désert d’Atacama est reconnu pour être un emplacement stratégique en astronomie. En effet, l’altitude plus le fait que ce soit un désert sont deux éléments qui protègent l’endroit de trop de pollution lumineuse. Ici se trouvent des gros télescopes mondialement connus! Il y a aussi plein de petits particuliers amateurs d’astronomie qui proposent des soirées d’observation des étoiles. On a bien envie de découvrir tout ça, et on choisit de passer la soirée avec René (encore un René?!), un type qui nous a donné sa carte dans la rue. Il avait moult bonnes review sur tripadvisor, donc on s’est dit qu’il fallait tenter.

On est accueilli dans un champ, alors que la nuit tombe. Là, il y a quatre petites chaises de bureau, des ponchos, un écran, un beamer et un petit télescope. René nous accueille chaleureusement avec du vin chaud. Trop chouette! Nous partagerons cette soirée avec un autre couple italien.

René est un petit barbu rigolo qui parle un super anglais. On s’installe sur les chaises et la soirée commence. Il nous parle d’abord de la vision de l’astronomie des premières civilisations andines. La voie lactée représentait le reflet de la Terre, mais dans le monde de l’au-delà. C’était une rivière à traverser lorsqu’on était décédé, pour atteindre le monde des morts et devenir une étoile. Très poétique tout ça!

Puis, on apprend à nous orienter en observant quelques objets célestes typiques de l’hémisphère Sud. (On regarde tout ça à l’œil nu, à l’aide d’un méga gros laser). Ensuite, on observe des objets avec le télescope: amas de gaz, étoiles, galaxies…C’est super sympa, mais le temps passe beaucoup trop vite! Vient alors l’heure de souper. On est accueilli dans la maison de René – une pièce – pour un souper presque familial. On déguste des petites miniardises comme du sushi de quinoa, de la soupe d’algues, des biscuits, du fromage…C’est bon, original, sain, et cuisiné par notre hôte. On a passé une super soirée!

Hasta la vista, Chile!

Notre temps au désert d’Atacama arrive à se fin. On a beaucoup aimé cet endroit. Vient maintenant la question de “on fait quoi maintenant!?”

Visiter le Sud du Chili? Un peu trop loin à notre goût, vu qu’on a prévu de remonter dans le Nord de l’Amérique du Sud par la suite. On se dit que le Sud du Chili et de l’Argentine – bien qu’Ushuaïa nous a toujours fait rêvé – et bien ça sera pour une autre fois dans un autre voyage. Il faudra prendre le temps, si possible en ayant un véhicule, pour profiter à fond de cette région sans devoir se stresser. On hésite aussi à passer par des grandes villes du Chili, vu la situation politique toujours un peu tendue. Enfin, on est dans un état d’esprit où on a envie d’apprendre quelque chose de nouveau…Mais quoi?!

On se tâte…Et si on allait en Equateur pour apprendre le kitesurf ?!!! OK, allons-y!