Ferry matinal

Lever aux aurores pour prendre le ferry qui va nous emmener de El Nido à l’île de Coron.

4 heures plus tard, nous y voilà! Un tricycle nous emmène au centre de la petite ville. Il nous reste maintenant à trouver un logement. On frappe à quelques portes, tout est plein ou trop cher. On continue alors notre quête. En marchant dans la rue, on passe devant un petit magaz très bouiboui. Là, une dame assez âgée nous interpelle: “Are you looking for a room?” On se retourne, et on n’hésite pas à lui répondre que oui! Elle nous fait entrer dans un petit portail. On passe à travers son shop et on arrive derrière sa maison. Là, il y a deux petites chambres qu’elle loue aux voyageurs 800 pesos (15 CHF). C’est tout simple, mais il y a ce qu’il faut: draps propres, ventilateur, wc et douche froide. On accepte directement. C’est dingue, comme la providence nous tombe dessus juste au moment où on en a besoin!

On passera une semaine ici. La petite grand-maman, Gloria, est adorable. Elle sera aux petits soins pour nous. Sa fille et ses petits-enfants sont aussi très sympathiques!

Plongées sur les épaves des navires japonais de la 2ème Guerre Mondiale

La baie de Coron est célèbre pour ses épaves de la 2ème Guerre Mondiale. En fait, c’est un vrai cimetière de bateaux! Mais alors, que s’est-il passé il y a 75 ans?

Remontons d’abord en 1941. La guerre fait rage dans le Pacifique. Les forces aéronavales japonaises attaquent Pearl Harbor, base américaine située à Hawaï, ainsi que les Philippines, territoire américain à ce moment-là.

En 1941 donc, les Philippines sont prises par les Japonais, qui font beaucoup de dégâts humains et matériel aux Américains. Mais ces derniers veulent prendre leur revanche!

Le 21 septembre 1944, les avions américains attaquent la flotte japonaise dans la baie de Manille. Les navires japonais rescapés s’enfuient et viennent se cacher plus au Sud, dans la baie de Coron. Mais voilà, l’une de leur radio transmission est interceptée et le 24 septembre 1944, l’armée américaine met le paquet: elle envoie un raid de 96 avions qui bombardent les navires japonais, alors tous cachés exactement au même endroit. Une douzaine de navire coulera en quelques minutes.

La baie de Coron devient alors avec le temps l’un des meilleurs sites pour les amateurs de plongée épaves et d’Histoire. Pendant notre semaine ici, on ne fera pas moins de 13 plongées! Ici, il y a aussi un centre “French Kiss Divers”, et c’est avec eux que nous aurons le plaisir de découvrir cette page d’Histoire!

La première journée, on plonge sur “l’Olympia”, bateau cargo réquisitionné par l’armée japonaise long de 122 mètres et qui gît à 36 mètres de profondeur. On découvre aussi le “Kogyo”, qui transportait du matériel de construction et qui coula avec 39 hommes à bord. On explore également le “Morazan”, qui transportait un ravitaillement de 1’250 tonnes de riz.

Avec nos lampes, on entre à l’intérieur et on observe les vestiges super bien conservés de ces navires. Dans les salles des machines, on aperçoit les gros boiler, là où brûlait le charbon. On voit bien les endroits où l’acier à été cassé, là où les bombes ont explosé. On ressent à la fois toute la violence de ce passé – comme si le temps s’était arrêté – et la féerie de la vie qui reprend son cours. En effet, ces épaves sont de véritables structures pour le corail, qui a investi les lieux. Qui dit corail dit vie marine riche en différentes espèces! On y voit des bancs de poissons colorés, des invertébrés, et des espèces bien étranges comme des poissons scorpions, des poissons crocodiles ou des rascasses.

La première épave me stresse un peu quand il faut pénétrer à l’intérieur, mais heureusement l’habitude vient avec les plongées. La visibilité n’est en effet pas top et il y a beaucoup de particules dans l’eau. Parfois, on entre dans des petites pièces où il fait complètement noir, il faut donc faire très attention à ne pas se taper quelque part, rester coincé dans certains passages étroits, et surtout ne rien toucher, histoire de ne pas se couper sur un bord tranchant ou mettre la main sur un poisson scorpion! Ces plongées nous enchantent!

Ce soir, on partagera un verre au “hippie bar” avec Tony et Anaïs, que nous avons rencontrés sur le bateau aujourd’hui. (C’est ça qui est sympa avec la plongée, on rencontre plein de gens cools! 😉 )

Le lendemain, on plonge sur “Akitsushima”, 118 m de long, navire de guerre et porte hydravion. Il repose à 36 mètres de fond. On fait deux longues traversées dans les couloirs étroits. Verticalement par contre, il y a beaucoup d’espace! (Le navire est posé sur le flanc). C’est très sombre, mais l’atmosphère est incroyable!

Puis nous découvrons “Okikawa”, un pétrolier qui, contrairement aux autres navires coulés ce jour-là, a mis presque trois semaines à brûler et à couler! Il y a énormément de vie sur cette épave, tous ces poissons, c’est magique! Il y a vraiment de supers jeux de lumières dans ces épaves, c’est magnifique! On plongera encore quelques fois sur d’autres navires, tellement on kiffe ce genre de plongées! Giorgia, notre dive master, est super bonnard en plus.

Le soir, on retrouve Tony. Il vient nous chercher en scooter afin de nous amener dans son”ecolodge” pour la soirée burger végé! C’est un super endroit construit par un expatrié anglais, rempli d’animaux et d’une bonne vibe. On passera une super soirée en compagnie d’Anaïs et Tony, qui sont supers (ils nous offrent même de délicieux brownies ;-)) . Peut-être ira-t-on les trouver un jour en Nouvelle-Calédonie?

Un après-midi en scooter

Un après-midi, Yorick loue un scoot pour aller se promener sur l’île. Les routes sont très mauvaises, mais il a l’habitude maintenant de rouler sur la terre battue! Il voit de magnifiques paysages, et surtout des sources d’eau chaude! (Bon, quand il fait 30 degrés à l’extérieur, c’est pas forcément là qu’on aimerait vraiment se baigner!) Un bon poisson grillé dans un bouiboui plus tard, il reviendra tout content de son après-midi! 🙂

Plongée dans le Barracuda lake

Un jour, nous plongeons dans le fameux Barracuda Lake. Ce n’est pas un simple lac, c’est un lac volcanique avec des propriétés assez intéressantes.

Ce qu’il y a de spécial, ce sont les thermoclines. La présence de sources chaudes fait que ce lac possède différentes températures en fonction de la profondeur. En surface, l’eau est à 27 degrés, et à 20 mètres de fond, elle passe à…38 degrés! Incroyable! Du coup, on plonge en maillot de bain, et plus on descend et plus l’eau devient chaude. C’est assez cool, cette sensation! On VOIT aussi la différence car il y a clairement des “couches”, comme des mini lacs troubles à l’intérieur du lac. C’est à cet endroit qu’il y a la frontière entre eau douce et eau salée, qui ne se mélangent pas. On se croirait sur une autre planète! On s’amuse comme des enfants, en mettant une moitié de corps dans l’eau chaude et l’autre dans l’eau froide.

Le décor est sublime; des murs volcaniques et autres formations rocheuses dans une eau très limpide! On rencontre quelques animaux, comme des crevettes et des poissons nettoyeurs qui se font un plaisir de nous faire une manucure.

Une journée magique à Black Island

Sortie spéciale avec French Kiss Divers aujourd’hui! On rejoint le Nord de l’île en Jeep, où une bangka nous attend. On navigue ensuite jusqu’à Black Island, un petit paradis terrestre et aquatique. L’ eau est calme, le soleil brille, l’équipe est bonnard. On retrouve plusieurs plongeurs de ces derniers jours, dont Alex et Lise, un couple sympa de guyanais.

On arrive alors dans les eaux turquoises de Black Island et on est époustouflé par tant de beauté. La roche volcanique noire de l’île offre un merveilleux contraste avec le sable blanc de la plage (tellement blanc qu’il en est éblouissant), le vert des palmiers et le dégradé qui va de turquoise à bleu foncé de la mer. Pour couronner le tout, il n’y a pas un rat ici!

On fait deux plongées, la première sur une épave d’un petit bateau américain coulé lors d’une tempête: super visi et plein de vie!

Puis, on dîne sur la plage avec nos petits tupperwares de riz et curry, à l’ombre d’une paillasse. C’est somptueux! On découvre ensuite une grotte creusée dans la roche qui abrite un petit lac. On s’y baigne, c’est génial d’avoir une piscine naturelle dans une caverne! L’atmosphère est magique.

Black Island, c’est l’une des plus belles îles que nous ayons visité!

On remonte ensuite dans la bangka et on part faire une 2ème plongée dans un jardin de corail un peu plus loin. On ne s’attend pas à grand chose pour cette plongée, qui est censée être une “simple plongée récif”. Oui mais voilà, l’océan est plein de surprises! (Et une grosse ce coup-ci). Sans prévenir, une énorme silhouette jaillit de nulle part et s’approche de nous (très, très proche de nous!) On se retourne avec stupeur, on n’en croit pas nos yeux: un dugong!!! (cousin du lamantin). L’animal, qui nous témoigne une curiosité folle, commence à nous tourner autour et nous observe avec son œil de bovin aquatique. Il a l’air de se demander qui on est et ce qu’on vient faire ici!

Nous, on le regarde, en admiration totale. Ce moment avec ce mammifère si étrange (et normalement si timide) est magique. Il restera plusieurs minutes à nous analyser, avant de s’en aller dans le bleu. Nous, les plongeurs de la palanquée, on se regarde le sourire jusqu’aux oreilles et le masque à moitié plein. C’était incroyable! Quelle chance!

Et ce qu’il y a de dingue, c’est qu’il y a à peine deux jours, Yorick et moi avons décidé de ne justement pas participer à l’excursion spéciale “aller voir les dugongs”. Il y a en effet une colonie de ces animaux sédentaires au Nord de Coron, et on peut faire un tour organisé pour aller les voir. C’est très tentant, mais nous avons appris qu’il y a tellement de touristes chaque jour que la colonie de dugongs se déplace, avec le temps, de plus en plus loin.Le problème, c’est que normalement, ce sont des animaux qui restent toujours au même endroit. Si ça, ce n’est pas un signe que ce tourisme dérange, je ne sais pas ce qu’il faut!

Du coup, on a renoncé à l’expédition en se disant : ” On sera beaucoup plus content de croiser un dugong par hasard, une fois en plongée, que d’en voir en participant à ce mauvais tourisme”. Hahaha, et bien, on a été récompensé on dirait! 😉

Cette journée est juste géniale. Pour finir en beauté, apéro improvisé au centre de plongée avec Alex et Lise ainsi que des plongeurs du club, puis souper tous ensemble au restaurant.

 15 heures de ferry de Coron à Manille

Nous quittons Coron le 17 février. Après avoir dit au-revoir à notre adorable hôte Gloria, – “God bless you” qu’elle nous dit en nous offrant des bouteilles d’eau pour le trajet – on retrouve les guyanais à l’embarcadère. Ce soir, on embarque dans le gigantesque ferry: c’est un véritable paquebot! On monte à bord depuis une rampe extérieur. On se croirait dans Titanic. Comme Jack, on se retrouve avec des tickets “classe des pauvres”. Comme Jack, on recherche notre dortoir dans les bas-fonds du bateau. On finit par trouver nos lits, dans un dortoir à 20 personnes! (Et on peut s’estimer heureux, il y a plus de 100 personnes dans celui d’à côté!)

Comme Jack, on trouve que le confort est parfait: ” Il n’y a presque pas de… cafards! ”

On soupe à la cafét en compagnie d’Alex et Lise. La bouffe est mauvaise. On assiste ensuite à un concert de reprises de chansons kitches des années 90. (Les Philippins ADORENT les chansons d’amour “à voix” et synthé, du genre “I will always love you”.) Et bien, l’ambiance aurait été plus folle dans le Titanic, avec la musique folklorique irlandaise!

Le soir, je dois me battre pour faire éteindre la lumière dans ce dortoir.  Pour m’endormir, je ne compte non pas les moutons, mais le nombre de minis cafards que j’écrase. (C’est moins efficace comme technique).

Dernier jour à Manille et bye bye les Philippines!

Le lendemain, après une nuit peu reposante, nous arrivons dans le port de Manille. Le ferry se faufile entre les gigantesques portes containers et les bidonvilles flottants. On passera deux jours ici, les deux derniers dans ce pays, après presque un mois et demi passé aux Philippines!

Nous avons beaucoup aimé ce pays, dont la culture ressemble presque plus à l’Occident qu’à l’Asie! Cela nous a fait beaucoup de bien de nous retrouver ici, un peu dans un esprit de vacances, après être passé par l’Inde et son choc culturel. Aux Philippines, tout est simple: les transports, la population qui parle anglais, les endroits touristiques où on peut trouver absolument tout ce dont on a besoin, les gens bonnards et les rabatteurs peu insistants, le climat ensoleillé. On a fait nos réserves de paysages de carte postale  “sable blanc et cocotiers” et de belles plongées pour quelques semaines!

Nous pensons que nous avons fait notre temps ici. Si le tourisme apporte son lot d’avantages, nous rêvons maintenant de retrouver des endroits un peu plus authentiques et moins touristiques. De plus, les Philippines, c’est un pays relativement cher pour l’Asie, et notre budget plongée n’a pas épargné notre porte-monnaie! Hahaha! Enfin, on se réjouit – culinairement parlant – de déguster une nouvelle nourriture qui nous plaira sûrement un peu plus. Cuisine vietnamienne, nous voilà!