Thaïlande et Philippines : “les vacances dans le voyage”

Après l’Inde, les chemins se séparent pour Yorick et moi. Je retrouve ma Jeunesse pour trois semaines de course. Ce voyage est financé par les bénéfices que nous avons obtenus lors de l’organisation du Rallye FVJC 2017! J’ai hâte! C’est pour moi un moment plein d’émotions, que de revoir une petite partie de mon village, à l’autre bout du monde, après cinq mois de voyage loin de mes racines!

Je passe trois semaines intenses et incroyables emplies de rires et de fête (et de très peu d’heures de sommeil, mais on dormira quand on sera mort 😉 ), avec mes amis d’enfance et mon frère.

Les au revoir, eux aussi, seront chargés en émotion. Ça sera même assez terrible pour moi, et cela me fait réaliser à quel point je suis attachée à mes amis et à ma région! C’est aussi le fait de voyager longtemps qui me fait me rendre compte qu’on est bien, quand même, chez soi! Ça sera le premier coup de blues du voyage, pour ma part…

Yorick, lui, passe trois semaines en Thaïlande. Entre Bangkok, Phuket et Koh Lanta, entre découvertes, fêtes, cours de cuisine et cours d’apnée (et typhon par la même occasion).

Ces “vacances dans le voyage” nous font beaucoup de bien. Cela fait aussi du bien à notre couple, de se séparer quelques temps. C’est en effet pas toujours facile de vivre 24 heures sur 24 avec la même personne! 😉 Retrouver une part d’individualité, se retrouver “soi-même”, c’est essentiel.

L’île de Malapascua, Philippines

Yorick et moi, nous nous retrouvons le 13 janvier à Cebu, Philippines. Cebu est l’île principale de la région des Visayas, au centre de l’archipel. Les Philippines sont constituées d’environ 7’000 îles, pour une population totale de 105 millions d’habitants. Manille en est la capitale, Cebu City la 2ème plus grande ville. Mais nous ne sommes pas là pour les villes, qui n’ont que peu de charme ici.

On prend donc un “grab” (Uber local) pour nous amener au terminal des bus. Là, on saute dans un bus en train de partir. Cinq heures, un vomi d’enfant et des glairons de philippins crachés à même le sol du bus plus tard, nous voilà à Maya, au Nord de l’île de Cebu. C’est d’ici que part un bateau qui relie l’île de Malapascua. Le bateau, c’est un tout petit rafiot de bois et de bambou, appelé bangka. C’est, à la base, le bateau de pêche traditionnel philippin. La traversée dure 45 minutes sur une mer assez agitée. Le moteur de tondeuse à gazon galère un peu dans ces grosses vagues.

On finit par y arriver! Il fait grand beau, et on débarque sur une plage de sable blanc, entre une mer turquoise et des palmiers. Le long de la plage, des petits restau s’enchaînent, ainsi qu’un nombre incalculable de centres de plongée – parce que OUI, il n’y a que ça à faire ici : Plonger et manger. D’ailleurs ces deux activités sont toujours indissociables, ce pourquoi la plongée est souvent un “sport” de gros. 😉

Cette petite île de deux kilomètres carrés est touristique, mais il y règne un côté encore très authentique. Le centre de l’île est constitué de petites routes en sable qui zigzaguent entre les habitations très sommaires des locaux. Il y a plein de bouibouis où on peut acheter des plats bon marché, et partout on croise des enfants qui jouent, des deux roues qui circulent, et surtout, des milliers de coqs, chacun attaché par une patte à un perchoir. Et oui, ici, chaque habitant a son volatile parce que le passe-temps favori des gens du coin est le combat de coqs.

Notre œil d’occidental trouve ça cruel, et notre oreille de touriste s’attend à entendre exploser une bombe à retardement auditive qui promet des réveils bien matinaux.

Ici, il y a aussi des dizaines de karaokés à ciel ouvert, dans des micros bouibouis. C’est une véritable institution dans ce pays! D’ailleurs, c’est aussi l’activité préférée de tout le monde, surtout de ceux qui chantent faux. Je précise encore qu’il n’y a pas d’heure, pour le karaoké! ça chante partout, à toute heure de la journée, et parfois les karaokés sont directement placés les uns à cotés des autres, il faut donc mettre le son plus fort que le voisin.

On rejoint notre appartement AirBnB réservé la veille, “chez Lolo”. A première vue, il a l’air moderne, propre et spacieux. On aime! A deuxième vue, alors que l’on s’endormira, on croisera du regard, sur les poutres au-dessus de nos têtes, des rats. Oui, des rats qui se promèneront sans gêne dans la chambre! On aime moins.

On ne dormira que d’une oreille, l’autre étant occupée à écouter les couinements des rats et les bouêlées des quelques 1546 coqs qui s’emballeront, chacun leur tour, dans une réaction en chaîne, toute la nuit. Après deux nuits ici, on décidera de chercher un autre logement. (Parce que bien que nous ne soyons pas pougnets, les rats, c’est NEIN).

On déménagera au “Guanna’s guest house”, moins cher, et sans rats! 🙂

Plongée à Lapus 1

On trouve un centre de plongée correct, le “French kiss divers”. Notre première plongée se fait au lieu dit “Lapus 1”. Les fonds marins sont supers, beaucoup de coraux mous et de macro à observer: gigantesques étoiles de mer de toutes formes et de toutes les couleurs, idem pour les oursins. Il y a beaucoup d’invertébrés marins, allant des vers aux nudibranches colorés. Ces derniers sont un peu des stars ici!

Plongée requins-renards

Un matin, on se réveille à 4 h. On se rend à notre rendez-vous pour une plongée spéciale requins-renards! (La célébrité locale de Malapascua). C’est dans la nuit et sous les étoiles que nous embarquons sur la bangka de French kiss divers. On assiste à un splendide lever de soleil sur la mer des Visayas, tout en s’équipant entre deux grosses vagues qui font tanguer le bateau.

Un thé et un beignet plus tard, on se met à l’eau rapidement et on descend à 28 mètres. La visibilité est vraiment pas terrible aujourd’hui, et après avoir observé “rien” pendant de longues minutes (hormis d’autres plongeurs – c’est l’industrie ici) on commence à croire que les requins ne seront pas au rendez-vous…

Nos regards sont figés sur le vert de bas fonds, et soudain, on aperçoit une ombre! Très vite, l’ombre revient très proche de nous, et on observe alors un magnifique requin-renard, avec sa longue et majestueuse nageoire! Il disparaît rapidement dans l’obscurité. Puis, surgissent un 2ème, puis un 3ème! Au total, nous en verrons quatre, très, très proches de nous! (Par contre vu la vitesse des requins et la visibilité, les images prises par la GoPro ne sont pas terribles, cf photo ci-dessus Haha!)

Cerise sur le gâteau, on observe en fin de plongée une immense raie mobula (manta ou devil’s ray?) qui semble voler au-dessus de nos têtes….Nous sommes ravis!

“Plongée Lapus 2”

Une heure plus tard, nous revoilà sous l’eau pour une 2ème plongée au lieu dit “Lapus 2”. Là, on a la chance d’observer des hippocampes pygmées. Ils sont tellement minuscules (plus petits qu’un ongle!) et si bien camouflés dans leur gorgone qu’ils sont presque invisibles.

Au fond, c’est à nouveau une explosion de couleurs avec tous ces coraux mous et autres alcyonaires.

Soudain, on entend une autre sorte d’explosion – au sens propre du terme – qui fait trembler notre corps tout entier tellement l’onde de choc est puissante. Grosse frayeur sous-marine! On fait les gros yeux à notre guide, qui n’a pas l’air de paniquer. On apprendra, à la fin de la plongée, que nous avons entendu une détonation de pêche à la dynamite. Bien que cette dernière soit illégale ici, elle est encore pratiquée malheureusement.

Le soir, on retrouve Antoine, un freediver rencontré ce matin sur le bateau. Il est également en “tour du monde” avec sa copine Alexia, et nous partageons un souper végétarien dans un super restaurant à l’ambiance décontractée. On passe une sympathique soirée et on parle voyage évidemment. Ils nous donnent plein de bons plans pour nos prochaines destinations!

Plongées à Gato Island et grotte aux requins

Ce matin, après 45 minutes de bateau, on arrive devant Gato Island, un petit monticule de roche pointue recouvert de verdure qui perce la surface de l’eau.

Nous faisons notre première plongée avec Ramonito, super guide bonnard et souriant. A nouveau, nous pénétrons dans un monde magique de couleurs pastelles. C’est le paradis des coraux mous! Comme d’habitude ici, il y a beaucoup de macro à observer.

On tombe aussi sur une énorme raie marbrée, connue pour envoyer de violentes décharges électriques.

Nous dînons à bord avec un plat philippin: cuisse de poulet en sauce, porc frit, légumes, rouleau de printemps et riz. C’est étonnement bon, pour les Philippines! En effet, on n’est vraiment pas fan de la nourriture ici: beaucoup de viande (le choc pour nous, après le Népal et l’Inde!), surtout du porc et du poulet, presque toujours frits. Beaucoup de saucisses également, très souvent sucrées (!!!). En fait, il y a du sucre et de l’huile partout. La seule chose qui vaut le coup, c’est les fruits de mers frais ainsi que les fruits frais (les mangues sont incroyables ici).

La grotte aux requins

Notre 2ème plongée du jour se fait dans la “grotte aux requins”. Armés de nos lampes torches, on pénètre dans une grotte, ou plutôt un long tunnel, qui traverse le fond de l’île. L’obscurité est presque totale, jusqu’à ce que nous observions une lueur bleue de l’autre côté; c’est la sortie de la grotte.

On se pose alors sur le genoux au fond de la grotte, on éteint les lampes et on attend. Très vite, on aperçoit les requins. Ce sont des belles bêtes, pour des requins pointes blanches. On vient sûrement de les réveiller, les pauvres. L’ambiance est magique. On aperçoit de temps en temps des silhouettes de sharks se dessiner en négatif devant le bleu clair de la sortie de la grotte, alors que d’autres viennent tout prêt de nous.

On remonte après 53 minutes de plongée, la surface est déchirée par des vagues énormes. Le bateau vient nous chercher – on est les derniers – et la remontée est laborieuse! Haha! En tout cas, on a adoré cette journée!