Carte

Adieu Sifnos, bonjour Milos!

Après un bref instant de ferry, nous arrivons sur l’île voisine, Milos. Elle est un peu plus grande que Sifnos, on le constate directement en arrivant à Adamas, ville portuaire principale. Nous y resterons plusieurs jours.

Aussitôt arrivé, on prend une navette direction le seul camping de l’île. Il s’agit d’un gros complexe (avec piscine svp!) à 21 € la nuit pour une tente. (Ils ne se font pas ch…. ici!) C’est cependant l’option la moins onéreuse pour nous, les auberges étant hors de prix dans ces petites îles.

Nous trouvons un joli coin ombragé pour planter notre tente, et, il faut l’avouer, il n’y a pas un rat dans ce camping. (Ca change du précédant, et c’est tant mieux!) De plus, il y a ici une super cuisine spacieuse. Il y a même des restes de café, de riz, de conserves et des bouteilles de gaz laissés par d’anciens campeurs! (Oh chouette, on ruclonne! Il n’y a pas de petits profits). On se cuisinera de supers plats: Cuisses de poulets, patates grillées, spaghettis…

Des villages de pêcheurs

Cette île a beaucoup de jolies choses à découvrir. Cependant, les réseaux de bus ne sont actuellement pas terribles du tout et nous choisissons de louer un scooter quelques jours. Ce sera un 125 cm3 pour 25 € la journée.

Nous commençons la visite par deux mignons villages de pêcheurs: Fyropotamos et Mandrakia. Ce sont de tous petits hameaux en bord de mer. Ici, les maisons sont taillées dans la pierre et sont littéralement les pieds dans l’eau. Et pour cause, elles ont toutes un “garage” s’ouvrant sur l’eau, dans lequel est rangé le bateau de pêche.

Ce qui donne un charme supplémentaire à cet endroit, c’est qu’aujourd’hui, le ciel est orageux, le vent souffle par bourrasques et la mer est agitée. Enfin un peu de fraicheur! On est trop content, cela faisait plus d’un mois que l’on avait pas ressenti cette sensation. (On espère juste qu’il ne va pas trop pleuvoir. De un, parce que l’on est en scooter; et de deux, parce que notre tente à 20 balles ne doit pas coûter 20 balles pour rien!)

Sarakiniko : Une curiosité géologique

Puis, nous prenons la direction du Nord de l’île où se trouve une vraie merveille de la nature: Sarakiniko. Il s’agit de formations rocheuses d’un blanc immaculé au bord de la mer. Outre des grottes creusées par le vagues, la pierre se décline en tout plein de formes étranges et arrondies. Elle forme différentes couches friables et assez lisses. On dirait des dunes de sable, mais solidifiées. En fait, il s’agit de roches volcaniques sculptées par l’érosion de la mer et des vents. L’endroit est lunaire, on se croirait sur une autre planète!

Une espèce de baie s’est creusée dans le roche et permet de se baigner au milieu de cet étrange paysage. Il y a pas mal de monde, car c’est l’une des principales attractions touristiques de l’île. Cependant, on s’attendait à pire! (La fin de la saison haute doit jouer un rôle).

Après une petite balade sur ces dunes pétrifiées, on trouve un peu par hasard une grotte, juste derrière la baie. Et comme vous le savez peut-être, on aime bien se prendre pour des explorateurs des temps modernes – enfin, surtout Yorick!-
“Qui dit grotte sombre, dit Yorick.” (proverbe chinois finement rédigé.)

Bref. Une fois à l’intérieur, on se rend compte qu’il ne s’agit pas juste d’une grotte, mais il y a tout un réseau de tunnels et de galleries reliés ensemble. On aurait bien voulu que ce soit un vieux cimetière indien hanté tout juste découvert, mais vu la régularité et les déchets humains, – qui dit grotte sombre dit déchets plastiques et WC improvisés -, à l’intérieur, c’est sûrement un site minnier. (Dommage. Bon, il faut qu’on arrête de regarder trop de films aussi!)

Les vieilles mines de soufre

Un autre jour, nous partons à l’ouest de la ville de Zefiria. Là, une route en terre assez accidentée met notre scooter à rude épreuve. Elle conduit à un endroit peu ordinaire: La vieille mine de soufre.

Exploitée entre 1890 et 1960, il n’en reste aujourd’hui que les ruines: Bâtiments de pierre croûlants, installations en fer rouillé, vieux moteurs à charbon, rails de chemin de fer et restes de wagons pour acheminer le soufre vers les navires, outils rouillés en tout genre…(Vive le vaccin contre le tétanos en tout cas!) Tout est décrépi et les plafonds en bois des bâtiments sont enfoncés et menacent de s’écrouler encore plus. La nature, ici, a repris ses droits. L’office du tourisme de Milos a laissé l’endroit absolument tel quel: Pas de paneaux, pas de nettoyage, tout traîne partout! Et c’est justement ça que l’on trouve super! (Rappelez-vous, les explorateurs ;-). On se croirait vraiment avoir remonté le temps dans un vieux Western, et on s’attend à tous moments à croiser des ouvriers de la mine en train de travailler sous le soleil de plomb.

A cela il faut encore décrire le cadre dans lequel ces installations se trouvent! Elles sont incrustées dans des énormes falaises multicolores, allant du pourpre au jaune, en passant par le blanc, le bleu et même le vert ou le violet. Juste à côté se trouve une plage de petits cailloux polis couleur ferraille, et la mer d’un bleu profond juste derrière. C’est rare de voir autant de couleurs regroupées au même endroit!

Il faut savoir que Milos est une île volcanique et elle est réputée pour son sol riche en minerais en tout genre: bentonite, kaolin, perlite, obsidienne, et bien sûr, soufre. Ils ont depuis longtemps été exploités par l’homme et certains le sont encore aujourd’hui dans des mines plus modernes.

Randonnée

Un autre jour, nous décidons de partir à l’assaut du plus haut sommet de l’île, j’ai nommé: Le Mont du Prophète Elie! (751 mètres, attention ça rigole pas).
Posons d’abord le décor. Aujourd’hui, il y a un soleil cuisant, et surtout un vent violent et constant.

Le sentier qui y mène est caillasseux. Il se faufile entre des buissons bas et épineux, des petites touffes de fleurs violettes et quelques fleurs “alien” bizarres. Très vite, on prend de la hauteur et le panorama devient splendide: Vue sur toutes les baies aux alentours, sur le centre de l’île, et même sur l’île d’en face.

Le vent souffle tellement que, parfois, on arrive même pas à s’entendre parler Yorick et moi. Soit il nous pousse dans le dos, soit nous avons le vent de face, ce qui complique notre pogression. Au fil de la montée, on trouve de splendides pierres précieuses avec de jolis cristaux de différentes couleurs. Trop bien, c’est une chasse aux trésors cette rando!

Une fois en haut, la vision 360° est incroyable! On pique-nique entre deux rochers à l’ombre, mais pas à l’abri du vent dément qui souffle au sommet. La chaleur et les bourrasques constantes commencent à me lessiver littéralement, mais cette rando en vaut la peine!

De retour à l’endroit où on avait laissé le scoot, on en profite pour aller voir les éoliennes en contrebas. (Quand on vous dit qu’il y a du vent, on ne ment pas!)

Pour terminer la journée, nous allons nous rafraichir à la plage “deep blue”, au Sud de l’île. Elle est très jolie, avec son sable noir sous ses falaises rouges!

Excursion en bateau (Yorick)

C’est notre dernier jour à Milos. Et alors que Mandy se remet d’une violente insolation, je décide de faire une excursion organisée à Kleftiko, le site le plus visité de l’île. Ce lieu au Sud-Ouest de l’île était un ancien repère pirate et est composé de plusieurs criques. Pour le voir, c’est pratiquement impossible d’y accéder en scooter et il faut prendre une excursion en bateau. Je choisis l’option “Budget” pour 25€ qui dure environ 4 heures avec deux arrêts de snorkeling.

Ce lieu est en effet très beau. On est entouré de falaises blanches, de petites grottes et criques cachées. De plus, l’eau est d’un bleu électrique. Après, il y a énormément de bateaux: voiliers, zodiacs, bateaux à touristes et même un énorme yacht. Chaque tour organisé passe par ici! Il y a cependant assez de place pour tout ce petit monde, et nager dans ces endroits est magique.

Après être rentré au port, je dois trouver un moyen de rentrer au camping; en effet, on a déjà du rendre le scooter et on doit prendre le ferry le soir même. Une scène alors très marrante se déroule sous mes yeux:
Un groupe de 3 passagers de l’excursion, un peu trop bien habillés pour aller nager, doivent aussi rentrer et commandent un taxi. Au téléphone, je les entends négocier un prix entre 80 et 100€. À ce prix là, on peut faire trois fois le tour de l’île et voire rentrer jusqu’à Athènes! Je vais alors demander à l’organisateur ce qu’il se passe avec ces prix. Un sourire au coin, il m’explique qu’ils vont à un hôtel “spécial”. Tout est alors très clair, le taximan et l’organisateur sont entrain de les arnaquer car ils doivent être basés dans un hôtel cher. Je lui souris alors et on rigole de cette situation. Il arrête alors la voiture d’une grecque, qui est ravie de me prendre en stop jusqu’au camping.

On pourrait être scandalisé mais c’est assez normal. Les gens ici vivent humblement et avec peu. Alors, presser les bonnes poires et en être un peu opportuniste n’a rien de mal. Pour ne pas être la bonne poire, il suffit de connaître un peu les prix et de simplement discuter avec les gens. Cependant, n’oublions pas qu’en tant que suisse, on est très privilégiés et que ça fait partie du jeu de, quelques fois, payer trop. Que sont 1.- ou 2.- pour nous, quand ça représente plusieurs heures de travail pour eux?

Les 26 heures de Ferry de Milos à Rhodes

Après quelques jours passés sur Milos, on aimerait relier la Turquie par la mer. On apprend qu’il n’y a qu’un seul moyen, c’est 26 heures de ferry jusqu’à l’île de Rhodes, puis un autre ferry jusqu’à la Turquie. On apprend également que ce bateau part ce soir ou alors dans 7 jours. OK, on n’avait pas prévu de partir déjà ce soir, mais encore moins dans une semaine! On achète donc le billet pour ce soir…Et là, on décide d’opter pour le confort absolu, soit une cabine privée! En effet, j’ai de la fièvre depuis quelques jours, on a fait du camping depuis trois semaines et on n’a pas très bien dormi. On est très, très fatigué, et la perspective de passer 26 heures sur le pont, dans ces conditions, ne nous vend pas trop du rêve. On sacrifie donc 70€!

Le ferry lève l’ancre à 23h30. On est amené dans notre cabine, et là, on ne regrette pas notre choix! WC intégrés, Propre, confortable, calme, sans bourrasques de vent, sans soleil, c’est PARFAIT, on en avait grandement besoin! Les 26 heures passent à une vitesse folle. (Bon, déjà on dort 12 heures d’affilée, 14 heures pour ma part). On fait la sieste, on se balade sur le pont, on mange quelques boîtes de conserves achetées au supermarché, et on y est déjà! On arrive à Rhodes à 2 heures du matin le surlendemain.

Un jour à Rhodes

On loge dans un studio réservé la veille sur booking.com. C’est chez un trentenaire qui a aménagé une pièce de sa maison pour la location, et niveau déco il a mis le paquet: Des photos de célébrités encadrées, des selfies de lui avec des people, des autographes de stars, et tout un montage photo de la famille royale d’Angleterre (un peu creepy quand même).

On passera deux nuits ici, sous les regards indiscrets de Kate, William, Meghan et Harry.

Le lendemain, on en profite pour visiter la vieille ville. Elle est superbe, avec de magnifiques remparts en très bon état! Ici, tout est très touristique et les rues sont envahies par des boutiques de souvenirs et des restaurants.

Direction la Turquie

Le Surlendemain, nous prenons un ferry qui relie Rhodes à Marmaris, en Turquie. Nous tenions à rejoindre ce pays par la mer.

Nous embarquons donc dans un tout petit rafiot, beaucoup plus lent que les speed boat. A voir, nous sommes les seuls courageux à tenter l’expérience; on est les seuls passagers!

la traversée est calme, et on rejoint Marmaris 2 heures 30 plus tard. Le passage de la douane se passe comme une lettre à la poste. Nous voilà désormais en Turquie!