Carte

Direction : Le camping de Sifnos

Après les grandes villes grecques, nous souhaitons visiter quelques petites îles. Nous commençons par passer une bonne semaine sur Sifnos, dans les Cyclades.

Le ferry lève l’ancre à 7h10 dans le port de Pirée. Ici, il y a beaucoup de compagnies de ferry différentes, et la majorité des îles est très bien desservie. Notre ferry met environ cinq heures pour rallier Sifnos. D’autres, les « speed boat » mettent la moitié du temps, mais sont deux fois plus chers ! (On peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre).

Nous sommes donc sur le pont supérieur, (le pont des pauvres) (et des chiens), il fait grand beau, toujours très chaud, mais cette fois-ci, il souffle un agréable vent marin. Le temps passe assez vite finalement. Nous arrivons au principal port de Sifnos, Kamarès, vers midi. C’est aussi à cet endroit que se trouve le camping.
Et attention… En arrivant au camping, c’est la STUPEUR ! (surtout pour moi). Habituées aux campings bucoliques avec trois tentes et trois chats qui se courent après, on se retrouve dans un immense endroit, dans lequel il y a des dizaines et des dizaines et des dizaines de tentes littéralement collées les unes aux autres ! Du genre, le voisin de tente tousse, il y a la toile de ta tente qui vibre. (Et c’est valable pour tous les autres verbes du genre). L’endroit est un gros bordel de tissus, de ficelles tendues n’importe où, telle une toile d’araignée avec des habits qui sèchent dans les airs et des natels qui rechargent à chaque prise (et elles sont nombreuses).

-« Mais…vous êtes bien certains qu’on n’est pas dans un camp de réfugiés là ? »

Je suis choquée, les mots me manquent. Et pourtant, je ne me considère pas comme une petite nature. Je suis prête à camper sauvage à côté des serpents ou sous des nids de taleines. Mais les GENS, je veux dire, les êtres humains qui dorment collés en concentration trop importante, ça me fait flipper ! Et le plus cool dans tout ça ? C’est qu’on ne paye pas 5, pas 10, mais 18 € pour une nuit ! (On apprendra plus tard par un sympathique voisin de tente que c’est le seul camping de l’île, et le moins cher des Cyclades… Il nous informe aussi qu’il y a une semaine, il y avait encore plus de monde ! (Mais comment est-ce possible ?!)

Yorick pense qu’il faut donner une chance à ce camping avant de la juger trop sévèrement… Il y a déjà un point positif, la superbe plage – avec coucher de soleil intégré – à 50 mètres !

Arrivée du ferry à Kamarès

Le village d’Apollonia

Malgré le super bon réseau de bus, nous décidons de louer un scooter à plusieurs reprises. Après avoir été dépendants de tant de transports publics ces dernières semaines, ce scooter nous offre une sacrée sensation de liberté !

Avec nos beaux casques, on se sent pousser des ailes ! (Et notre premier scooter étant un Piaggio, là il y a clairement des vieux souvenirs de boguets qui remontent à la surface 😉 ).

C’est Yorick le pilote, il a l’habitude de ces engins !

On visite tout d’abord le village d’Apollonia. On se perd, à pied, dans les toutes petites ruelles blanches à chemin de pierre. Le sol, les maisons, les murets et mêmes certains troncs d’arbres sont recouverts d’une sorte de plâtre blanc immaculé qui en arrondit les angles. Les volets, portes de jardin et autres détails sont peints avec des couleurs froides, le plus souvent du bleu. De magnifiques fleurs décorent jardins et cours ; des bougainvilliers, des hibiscus et des lauriers laissent une note de rose et de rouge dans ces ruelles paradisiaques. Il y a également un nombre incalculable de petites (voir microscopiques) églises blanches aux dômes bleus. C’est une splendeur ! Tout est beau, tout est soigné. (L’aménagement du territoire doit être au taquet ici !)

Ce village (et les autres de Sifnos également) correspond exactement à l’idée qu’on se fait lorsqu’on s’imagine «petit village grec ». Etonnement, il n’y a presque personne dans ces rues. C’est peut-être parce qu’on arrive gentiment à la fin de la saison touristique.

Le village de Kastro

Le charmant village de Kastro est niché sur une colline. Derrière, se trouve l’église des « sept Martyrs ». Elle est là, perchée sur son rocher, entourée d’océan, et accessible par un magnifique chemin en escalier qui serpente dans le flanc de la falaise. C’est superbe ! En contrebas, il y a une jolie petite crique aux eaux limpides, où on prend plaisir à se baigner.

Un jour, nous nous levons même aux aurores afin d’assister au levé de soleil sur la mer et sur cette fameuse chapelle. Et bien, on ne regrette pas le réveil de nuit ! Assis sur les marches et armés de patience, on finit par apercevoir la star du jour derrière un horizon rougissant : le soleil ! les couleurs sont justes féériques. Dans une tranquillité paisible, la chapelle devient rosée et les reflets sur la mer ressemblent à un escalier vers le ciel !

Randonnée n° 4

L’île est parcourue par un certain nombre de sentiers pédestres super bien expliqués et parfaitement balisés. Un jour, nous décidons, malgré la chaleur, de nous lancer dans l’exploration de l’un d’eux. Et sera le « trail n°4 ».

Ce matin-là, nous prenons le bus ultra ponctuel (on apprécie) jusqu’au village de Vathi. De là, une petite randonnée d’environ trois heures rejoint le village de Platys Gialos (ils ont des noms intéressants, les villages ici !). Nous commençons par longer une superbe plage de sable. L’eau est d’une clarté incroyable ! Le chemin longe ensuite une route 4×4, le dénivelé positif commence à se faire sentir. Il fait ultra chaud, tout est sec. De temps à autre, une bourrasque de vent fait s’envoler la poussière rouge du sol. On passe dans une végétation basse d’arbustes, il n’y a pas d’ombre : Le CAGNARD.

Arrivés en haut, la vue sur la baie de l’autre côté de l’île est fabuleuse ! Le sentier redescend ensuite sur l’autre versant, jusqu’à la petite crique de Phykiada. Il n’y a presque personne, ce lieu n’étant relié à aucune route. On décide de s’y arrêter, mais sur une mini plage juste en face, que nous partageons avec quelques chèvres. Là, un arbre biscornu fait office de parasol. (L’ombre est rare et précieuse par ici). On restera dans ce joli coin rafraichissant une bonne partie de l’après-midi, pour pique-niquer, se baigner, et siester.

Puis, le chemin passe à travers un endroit fantômesque : On se croirait dans un vieux Western : Une chaleur étouffante, des murets de pierre démolis, de très vieux oliviers tordus qui ont l’air mort mais qui sont pourtant encore en vie, une maison de pierre en ruines, une ou deux chèvres sauvages qui s’enfuient à notre arrivée, et le tout mêlé de sable rouge très fin qui s’envole avec le vent.

Ce sentier nous fait vraiment voir un paysage très varié ! La fin du chemin se fera en longeant la mer. La côte est composée d’étranges roches volcaniques. Enfin, le sentier remonte dans la montagne pour redescendre sur le village de Platys Gialos, en nous offrant à nouveau de magnifiques vues ! La rentrée est simple, on prend le bus direction Kamarès.

Le Nord de l’île

Un autre jour, munis d’un nouveau scooter surnommé, à juste titre, « Lamborghini », nous allons visiter le Nord de l’île ! Cette fois-ci, le scoot nous coûte 15€ la journée (contre 18€ deux jours plus tôt… ?!).

On traverse donc l’île sur notre bolide ! De jolis paysages de cultures d’oliviers en terrasse se succèdent. Partout et sur différents niveaux, Des petits murets de pierre séparent des parcelles d’herbes sèches. Une odeur de thym sauvage flotte dans l’air.

L’extrême Nord de l’île se caractérise par des falaises. Pour y parvenir, pas de sentier, (enfin, oui, le sentier créé par les chèvres). Le sol est fait de roches volcaniques de toutes les couleurs. La seule végétation qui pousse ici est constituée de buissons bas très denses, avec des piquants ultra acérés, de buissons de thym et de plantes grasses bizarres qui sortent d’un étrange ognon. (On se croirait chez les aliens). Ce côté de l’ile est plus sec, plus sauvage, désolé, balayé par les vents.
En contrebas, une jolie crique turquoise (comme il y en a beaucoup sur Sifnos, il faut juste savoir les trouver !) nous offre un moment de rafraichissement.

On terminera cette journée par une baignade dans une nouvelle crique « inatteignable » par route. Il y a juste un chemin en terre hyper raide, pas du tout adapté pour les scooters ; mais bon, Lamborghini ne tire pas son surnom de nulle part ! 😉

Randonnée n° 1

Une autre super randonnée est celle qui relie les villages d’Artemas et de Kastro par la côte, en passant par la crique de Panagia Poulati. Ici, une petite grotte nous permet de pique-niquer à l’ombre avant de se jeter dans l’eau cristalline. Le coin est paradisiaque ! (On recommande). Le sentier longe ensuite l’océan et offre une superbe vue sur Kastro et son église.

Bref, on a adoré Sifnos!

Cette île nous a beaucoup plu. Ici, tout est simple et accessible, et les distances ne sont pas bien longues. L’île mesure 15 km de long sur 7 km de large. Tout est soigné, il y a des poubelles sur toutes les plages et très peu de déchets par terre. On aime la beauté des villages « cycladiques ». Enfin, même le camping « Maki », qui m’avait tant rebuté au début, finit par me convaincre. Il est très propre et bien organisé, et le mec qui gère est bonnard. Il faut dire aussi qu’en une semaine, nous avons vu presque tous les gens partir (fin de la haute saison oblige).